Venasque
Ancienne vétérinaire, Christelle Ouvier a repris le domaine Les Prés Neufs il y a cinq ans. Cerises et raisins sont devenus ses nouveaux patients. Comme pour les animaux de compagnie, elle prend soin de ses cultures sur lesquelles elle a fièrement repris la main après le départ à la retraite de son père.
Chez Christelle Ouvier, il y a de la vigne et des cerisiers.
© Crédit photo : Manon Lallemand
Chez Christelle Ouvier, il y a de la vigne et des cerisiers. Du raisin de table, de la grenache et du syrah pour la cave coopérative Clauvallis à Saint-Didier, et quatre variétés de cerises de bouche pour des expéditeurs. Même si la surface viticole dépassera prochainement celle allouée à la cerise, la répartition se fait à presque moitié-moitié. Cette exploitation de 12 hectares, jachère comprise, n'était pas dans les plans de l'agricultrice.
À 35 ans, la vétérinaire abandonne sa vie sur la Côte d'Azur pour revenir sur les terres familiale. "J'ai toujours aimé l'agriculture, j'ai grandi dans ce milieu, mais ce n'était pas ce à quoi j'avais choisi de me destiner", raconte- t-elle. Après ses études, elle y avait fait sa vie.
Pourtant, quand son père approchant de la retraite se pose la question de la transmission, elle s'interroge également : "Je suis fille unique et je ne me voyais pas perdre ce patrimoine familial". Puis elle a tout plaqué. Boulot, amis, habitudes, un retour à la case départ absolument pas regretté et une reconversion qui lui convient finalement bien.
Avant son père, il y a eu les grands- parents également. Elle estime que l'agriculture fait partie de l'histoire familiale depuis 80 à 100 ans au moins. Avec d'autres cultures d'abord, le raisin, des céréales et un tout petit peu de cerisiers. C'est finalement son père qui s'est lancé dans l'aventure, dans une perspective d'adaptation au marché et au changement climatique.
Recommencer à zéro, c'est aussi devoir se relancer dans une forme d'apprentissage. Celui-ci a été relativement compliqué par des saisons aux antipodes depuis son arrivée sur le domaine Les Prés Neufs. "Cette année, nous avons des pluies qui font des dégâts car les gouttes font éclater les fruits. Toutes les variétés sont impactées". Mais l'année dernière il y a eu la sécheresse, avant le gel, le tout s'ajoutant à la mouche Drosophilia Suzukii qui fait des ravages dans les Monts de Venasque.
Il a aussi fallu se rendre à l'évidence : "Nos générations ne s'occupent plus uniquement de cultiver. Le métier s'est complexifié, il faut savoir tout faire, de la taille à la recherche de marché en passant par l'administratif".
Mais Christelle a eu la chance de pouvoir compter sur la présence de sa famille. Son père est toujours là pour disposer de conseils bienvenus. "Il vient par plaisir, mais sa présence et son expérience me sont précieuses. J'ai acquis des compétences, mais je prends tout ce qu'il peut me transmettre en connaissances", sourit la quarantenaire.
Depuis cinq ans, elle remodèle doucement l'exploitation à son image. "J'ai par exemple mis en place la réduction du désherbage chimique. Aujourd'hui nous travaillons uniquement de façon mécanique sur ce point", explique-t-elle. "La majorité de nos pratiques sont compatibles avec la HVE [la Haute valeur environnementale, ndlr]. Nous utilisons déjà certains produits bio, mais c'est aussi une question de coût", poursuit Christelle Ouvier.
Le marché de la cerise reste compliqué, et bien que son fonctionnement reste d'après elle correct, les charges s'alourdissent. Augmentation des coûts de l'engrais, des produits d'entretien, de la main-d'œuvre sont de plus en plus difficiles à supporter. Heureusement que pour cette dernière la cerisicultrice peut bénéficier de saisonniers espagnols fidèles : "Il y a une cohésion et un travail d'équipe qui sont des points importants à mes yeux. Nous avons de tellement bonnes relations qu'il y a des familles qui venaient déjà du temps de mon père et aujourd'hui se sont les nouvelles générations qui prennent la relève".
Pour valoriser le travail à la vigne et au verger, Christelle et son conjoint Huber réfléchissent ensemble à plusieurs pistes. "Parfois je suis écœurée de voir l'état des cerises sur les étals dans les supermarchés. En vente directe, les consommateurs se rendraient plus facilement compte de la qualité des fruits puisqu'il n'y aurait pas eu de transport", note l'agricultrice.
Elle ne met pas de côté les obligations auprès de ses expéditeurs, mais avoue souhaiter retrouver un côté relationnel, comme lorsqu'elle recevait ses patients canins ou félins. "Et c'est toujours satisfaisant de voir les personnes contentes", ajoute-t-elle.
Pour le raisin de cuve, elle travaille donc essentiellement avec la coopérative voisine, mais pourquoi pas vinifier ses propres raisins, d'autant plus qu'un futur plantier est annoncé sur l'exploitation. Ce pourrait être une cuvée propre au domaine, mais vinifiée chez Clauvallis, plusieurs possibilités sont sur la table.
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