Côtes du Rhône
Jeudi 8 mars, le syndicat général des Côtes du Rhône invitait les vigneronnes de la Vallée à faire découvrir leurs vins. L'occasion pour son président, Denis Guthmuller, de les inciter à s'investir plus amplement dans les instances représentatives.
28 vigneronnes de toute la Vallée ont répondu présentes afin d'échanger et de faire déguster leurs vins.
© Crédit photo : ML
Journée particulière qu'est le 8 mars. Une journée des droits de la femme qui ne devrait pas avoir lieu d'être et reste cependant le marqueur d'une société toujours débordée par des problématiques de violences, de sexismes et d'inégalités.
"On pourrait croire que ça va mieux, quand on regarde l'Histoire, et se dire qu'on n'a plus besoin de se battre pour les droits des femmes. Pourtant, c'est aussi quand on regarde vers le passé qu'on s'aperçoit qu'on n'est pas encore arrivé au bout", affirme Denis Guthmuller, président du Syndicat général des Côtes du Rhône, avant d'énumérer quelques dates clefs de l'évolution des droits.
"Les choses évoluent dans notre région. De nombreux postes importants sont occupés par des femmes", note-t-il. Préfecture, présidences du Conseil départemental et des syndicats agricoles, vice-présidence à la Région Sud... Dans le milieu agricole lui-même, il y a des avancés. 30 % des exploitations agricoles françaises sont portées par des femmes, en témoignent la plupart des vigneronnes présentes à la Maison des vins d'Avignon pour ce moment spécial à partager.
"Il y a toujours eu des couples de vignerons, mais ce sont toujours les hommes qui ont été mis en avant sous prétexte qu'ils sont plus souvent dans les vignes. Mais ce n'est pas que ça être vigneron, c'est aussi faire de l'administratif et vendre le vin. Personnellement, je m'occupe de tout ça, je vais dans les terres, je fais la vinification... Je ne me sens pas moins vigneronne", témoigne Florence Giornal, du Domaine La Durbane, à Caderousse.
L'évolution est lancée, certaines situations ne se retrouvent plus à l'heure actuelle. "Je me souviens d'une fois : un fournisseur était allé discuter avec mon tractoriste, n'imaginant pas une seule seconde que c'était moi la vigneronne", se remémore Véronique Lombardo vigneronne au Château Le Devoy Martine, à Saint-Laurent-des-Arbres (30). Mais le sexisme reste présent par moments. "Il y a encore des cavistes qui pensent pouvoir m'apprendre mon métier, alors que je n'ai aucun problème avec la grande distribution. Il faut parfois également être vigilant dans certaines circonstances", confie Claudine Vigne, vigneronne à Montfrin (30).
Parmi ces 28 vigneronnes, certaines sont membres de l'association Femmes Vignes Rhône. Mutualiser les coûts pour les salons, partager des expériences, s'entraider... Tout est bon pour travailler ensemble. "Aujourd'hui il y a des évolutions techniques et des innovations qui viennent suppléer les femmes dans les travaux physiques, ce qui atténue la différence entre hommes et femme. Mais ce qui ressort inlassablement, c'est que le travail de la vigne est toujours un travail d'équipe, pour les hommes comme pour les femmes", souligne Françoise Roumieux, président de l'association et gérante du Clos du Calvaire, à Châteauneuf-du-Pape.
Pour le Syndicat général des Côtes du Rhône, ce moment d'échanges présente également une occasion de rappeler l'importance de l'engagement dans les instances représentatives. "Dans nos organes de décisions, nous sommes en retard par rapport à la moyenne, avec 10 à 13 % de femmes dans les instances", rappelle le président.
D'autant plus que 2023 est une année élective. Aux 28 vigneronnes présentent, il demande de diffuser le message : "Ce sont souvent les femmes qui ont le plus de caractère, d'envie, et qui arrivent à nous 'secouer le cocotier'. Il est légitime aujourd'hui d'aller vers une parité la plus totale".
Si allouer du temps au collectif reste compliqué, la nécessité de s'engager pour porter l'appellation reste primordiale. Aux vigneronnes donc de porter avec fierté leur pierre à l'édifice.
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