"Une meilleure reconnaissance est notre cheval de bataille depuis toujours, et cette marque va nous aider à avancer mieux et plus rapidement", confie Véronique Michelet. (© CP)
Au mois d’avril, le syndicat des trufficulteurs du Vaucluse signait – avec la préfecture et la gendarmerie – une convention de partenariat contre les actes malveillants dans les truffières. À l’aube du début de saison, l’heure est donc l’évaluation de l’efficacité de cette convention, comme l’annonce Véronique Michelet, présidente du syndicat : "La saison va débuter à partir de mi-novembre. Nous allons donc avoir des visiteurs, qu’ils aient quatre ou deux pattes. C’est à ce moment que nous pourrons voir s’il y a une réactivité qui nous permet de lancer des avertissements comme prévu".
Depuis, le syndicat n’a pas chômé et à continuer son travail avec les instances professionnelles, "afin que la trufficulture soit une production prise en compte dans l’agriculture du département", explique la présidente. Rencontre avec la Société du canal de Provence pour l’extension des réseaux d’irrigation dans la partie sud du département, plaquette ‘À la découverte de la truffe fraîche chez les producteurs du Vaucluse’ dans les offices de tourisme, participation au week-end ‘Terroirs en fête’ ou encore adhésion au Comité de promotion des produits du terroir : la volonté de prise en compte s’accentue et la réponse commence à se faire entendre. "Il y a des partenariats qui débutent enfin, même si c’est un peu lent. Ça avance !", dévoile Véronique Michelet. Plusieurs formations, qui ont souffert du contexte sanitaire, seront par exemple bientôt de retour, dont certaines menés avec la Chambre d’agriculture de Vaucluse. L'une d’elles sera notamment programmée le samedi 13 novembre, à 9 heures, sur la commune de Saint-Didier.
La grande nouvelle de l’année ne se limite pas aux développements de divers partenariats. Cette année correspond au lancement d’une marque collective : le 'Diamant noir du Vaucluse', qui permettra de reconnaître la truffe de Provence, la Tuber melanosporum et de l’identifier comme présentant des critères de qualité. "Cette marque est une reconnaissance pour le professionnel. C'est aussi une garantie apportée aux consommateurs que le produit visé par la marque correspond à un référentiel commun", détaille Véronique Michelet. Des critères de qualité donc, mais aussi un cahier des charges avec des techniques culturales définies, un respect de l’environnement ou encore une garantie de fraîcheur (truffe creusée il y a moins de huit jours). "Ce n’est pas qu’une question de fidélisation du client. Cette marque, c’est aussi notre contribution à l’attractivité de notre territoire, à la protection de la truffe locale et de son image. Pour le consommateur, c’est assez flou et il est facilement trompé par les produits à base d’arôme de truffe. Une meilleure reconnaissance est notre cheval de bataille depuis toujours, et cette marque va nous aider à avancer mieux et plus rapidement", poursuit-elle.
Le dossier est dorénavant sur la table des instances administratives et suit son cours. Cependant, il ne sera pas demandé aux près de 140 trufficulteurs adhérents du syndicat d’adhérer automatiquement à la démarche. "Avec le syndicat, il y a une profession à défendre dans sa globalité. Pour ce qui est de la marque, nous souhaitons que cela reste sur la base du volontariat des trufficulteurs", assure la présidente. Une association sera donc prochainement créée, afin d’assurer le déploiement de l’identité du 'Diamant noir du Vaucluse' et de sa promotion.
En 2019, le Conseil régional Sud et la Fédération régionale des trufficulteurs ont mis en place un plan de soutien à la plantation pour tous les agriculteurs. Signé pour trois ans, sans surface minimum, et avec l’équivalent de 100 000 € injecté par an, il n’a toutefois pas eu le bénéfice attendu. Ce coup de pouce pour l’achat des plants – à hauteur d’environ 2 000 € par exploitation – est non négligeable. Mais, tombé en plein Covid, il s’est heurté au ralentissement des projets des agriculteurs. "En 2020 et 2021, la plantation n’a clairement pas été facilitée. Pour avoir des projets, il faut une vraie saison, et bien qu’on ait obtenu des dérogations pour autoriser le travail dans les truffières en mars 2020, toute une chaîne a été impactée", témoigne Véronique Michelet.
Le milieu de la restauration, client le plus fidèle de la filière, ayant particulièrement souffert, l’investissement s’est également ralenti. "Nous avons tout de même eu 27 hectares plantés en Vaucluse cette année. C’est beaucoup et peu à la fois. Mais il faut comprendre le producteur : la plantation est onéreuse et demande temps et travail, pour une production qui n'arrive que près de six ans plus tard. Ce plan est mal tombé. Sans le Covid, nous aurions pu bénéficier de trois ans complets d’aide à la plantation." Le plan courant encore pour un an, la présidente incite ainsi les agriculteurs trufficulteurs à se manifester dès maintenant, pour contrer les éventuelles lenteurs administratives. Le syndicat militera de son côté, dès le début de l’année prochaine, pour une reconduction du plan de soutien.
Pour Véronique Michelet, une chose est sûre : le milieu va reprendre. Le contexte sanitaire semblant évoluer positivement, l’espérance est à son plus haut niveau. Les marchés font également leur grand retour cet automne. Ceux de gros se tiendront tous les vendredis à Carpentras à partir du 19 novembre, et tous les samedis pour celui de Richerenches dès le lendemain, le 20 novembre. Les consommateurs amateurs pourront, quant à eux, se retrouver sur le marché de détail carpentrassiens dès le 26 novembre, et ceux jusqu’à la fin de la saison fin février, début mars.
Manon Lallemand
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