Les sangliers n'ont qu'à bien se tenir... En effet, Patrice Goavec est excédé par leurs ravages, de plus en plus nombreux : « Mes truffes Tuber aestivum étaient mûres à point, mais avant que je ne les récolte, les sangliers ont tout retourné, tout dévoré. Je n'en ai plus aucune, tout est perdu » déplore-t-il. « C'est pire que les années précédentes. Sur le Beaucet et Vénasque, on est envahi. La surpopulation des sangliers devient problématique, tous les agriculteurs en sont victimes. Alors j'ai demandé au préfet de venir se rendre compte sur place. Avec lui, nous allons voir l'endroit où les troupeaux sont passés ».
Une file de voitures part en direction de la lisière de la forêt, aux alentours de Saint-Didier. Le président Goavec emmène le préfet de Vaucluse, Bernard Gonzalez, accompagné du sous-préfet de Carpentras, Jean-François Moniotte. Dans les autres véhicules, se trouve le technicien grand gibier de la Fédération de chasse de Vaucluse : Daniel Debenest, le vice-président de la société de chasse de Vénasque : Denis Silvestre, le président de la Fédération française des trufficulteurs, Michel Tournayre, venu tout exprès d'Uzès, et aussi les gendarmes de la brigade de Pernes-les-fontaines...
Les sangliers en profitent...
Après avoir constaté les ravages sur place, tous se retrouvent autour d'une table. Le préfet est à l'écoute, mais tient à préciser en préambule : « Les trufficulteurs doivent évidemment pouvoir continuer à récolter le fruit de leur labeur. Mais le sanglier est une espèce invasive. Je veux donc en finir avec la surpopulation des sangliers. Je connais bien ces dossiers, c'est un problème que j'ai déjà rencontré dans mes précédents postes » précise-t-il.
« Depuis mi-octobre, début de la saison de chasse, nous avons abattu 90 têtes de sangliers dans la plaine de Vénasque, soit autant que dans toute la saison passée » répond Daniel Debesnet. Mais Patrice Goavec fait remarquer : « Oui, mais il y a encore 300 ha de réserve de chasse préfectorale à Vénasque et 800 ha dans le Ventoux, dans lesquelles les chasseurs ne peuvent pas entrer. Il faudrait des autorisations de chasse et qu'il n'y ait plus de territoires non chassés ».
Le préfet intervient : « Je sais que les chasseurs sont déterminés à ne pas se laisser déborder par ce problème. Il faut réguler cette population. Les chasseurs sont là pour chasser ». Le préfet relève toutefois un problème local : « Il se trouve aussi que sur Vénasque nous avons deux sociétés de chasse qui ne s'entendent pas très bien. Du coup, les sangliers en profitent... » Et le préfet avertit, déterminé : « Si les chasseurs vauclusiens ne font pas leur chasse, je ferai des battues administratives, et les chasseurs, je les trouverai ! ».
Déclaration d’activité et indemnisation.
Le président Tournayre souligne : « Chaque année, au niveau national, ce sont 1000 ha de déprédations, auxquelles s'ajoutent les vols. Pour ces derniers, il faut réguler les dates de récolte des truffes. On ne devrait pas en trouver à la vente en octobre. Celles qui le sont à cette date sont des truffes volées. Il faudrait fixer des dates par secteur géographique et par variété. Il ne faudrait pas attaquer les récoltes avant fin novembre, ce serait un grand progrès. Je vais le demander au niveau national ». Puis il ajoute : « Le Vaucluse est le premier producteur de truffes, il faut que les trufficulteurs qui ont une activité déclarée soient indemnisés ».
Daniel Debenest précise : « Depuis la mise en place des plans de chasse dans les années soixante, on s'est engagé à indemniser les agriculteurs, cela représente 40 M€ par an pour les sangliers. En Vaucluse, ce sont entre 80 et 270 K€ d'indemnisations, qui ont été payées par les chasseurs, financées par une taxe additionnelle. Nous participons également aux mesures préventives, en finançant des clôtures électriques à hauteur de 50 %. Nous devons faire face aussi aux frais vétérinaires, à chaque sortie, les chiens sont blessés par les sangliers, ce qui représente environ 1000 € de frais vétérinaires chaque week-end ».
En effet, les sangliers sont dangereux, Denis Silvestre montre la défense d'un sanglier qu'il conserve sur lui comme un trophée : « Avant que j'aie pu réagir, il était sur moi et il a planté sa défense dans ma cuisse. J'en garde une belle cicatrice. C'est impossible de les éviter quand ils chargent. Leur vitesse est foudroyante, même les chiens s'y laissent prendre. On ne le sait pas assez, ces animaux sont très dangereux ! ».
Le problème est donc multiple, mais à l'issue de la réunion, Patrice Goavec était confiant : « Nous avons avancé. Je pense que cette réunion a porté ses fruits. Nous avons noué le dialogue avec les chasseurs. On sent qu'il y a une ouverture concernant ces fameuses réserves préfectorales, mais il faudrait vraiment pouvoir y chasser librement à l'intérieur ».
Francis Pabst, CLP
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