Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Vaucluse 11/01/2024
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19e Ovinpiades

La passion des moutons

45 jeunes élèves d'établissements d'enseignement agricole de la région concourraient, fin décembre, pour le titre de 'Meilleur jeune berger de Paca', à travers des épreuves théoriques et pratiques.

L'atelier dédié au parage des onglons en quatre minutes chrono !

© Crédit photo : ED

Ils ont entre 16 et 24 ans. Ils sont venus de cinq lycées agricoles de la région, poussés, pour la plupart, par la passion des moutons. Leur objectif ? Tenter de remporter le concours des jeunes bergers. La finale régionale des 19es Ovinpiades était organisée cette année sur le Domaine du Merle, à Salon-de-Provence, le 21 décembre dernier. Pour les candidats, l'objectif de la journée était de réussir au mieux différentes épreuves pratiques et théoriques, "des exercices que les élèves sont amenés à réaliser dans leur établissement, ou en stage, mais qui deviennent autrement plus difficiles dans les conditions réelles du concours, quand le stress monte et que l'exercice doit être réalisé dans un temps imparti", explique Rémi Leconte, technicien de la Maison régionale de l'élevage et animateur de la journée.

Évaluation autour de six ateliers

Les concurrents-étudiants des Ovinpiades se sont frottés à six ateliers. Tout commence par le parage des onglons qu'il faut faire sur une bête, en quatre minutes et sans aucun saignement. Il faut ensuite évaluer l'état d'engraissement des agneaux et choisir, par exemple, un bélier correspondant à un type d'élevage défini. Puis, c'est le tri électronique. L'exercice consiste à diviser un lot de brebis en trois lots définis, à l'aide d'un lecteur de puce. Ensuite, chaque concurrent doit noter l'état corporel d'un agneau : l'atelier vise à estimer son poids en le portant et le palpant. Vient après l'épreuve de génétique : en fonction des demandes spécifiques d'un éleveur, l'étudiant doit lui choisir un bélier.

Lors de la question sanitaire, il faut également décrypter des résultats d'analyses de fèces, y rechercher plusieurs maladies et, en fonction, proposer, ou pas, un traitement. Cette épreuve est suivie de l'étude d'un cas concret, durant lequel l'élève doit inspecter une brebis et déterminer son état de santé. Les candidats ont enfin droit à un quiz, avec des questions portant sur la fièvre catarrhale ovine ou la génétique, par exemple, mais aussi un questionnaire spécifique sur les races ovines françaises.

Un métier polyvalent

Comme l'explique Rémi Leconte, "ces ateliers permettent d'évaluer des connaissances, des gestes techniques. Mais le futur éleveur devra développer d'autres compétences de gestion et économique de l'exploitation et sur un plan relationnel, avec ses clients et les autres usagers du territoire". Au final, c'est un métier polyvalent et technique.

Que l'on soit éleveur de brebis dans les Alpes ou de mérinos dans la Crau, en atelier spécialisé ou en polyculture élevage, le métier d'éleveur de brebis offre de multiples possibilités. C'est pour cela qu'un projet d'installation doit bien être réfléchi. Être éleveur de brebis peut aussi se réaliser de différentes façons. Si chef d'exploitation est la manière la plus courante, le salariat - dans une ferme ou dans un service de remplacement - se développe également. Car de nombreux éleveurs sont à la recherche de main-d'œuvre qualifiée.

En outre, s'installer exige des investissements même si, en élevage ovin, ils sont modérés et le retour sur investissement rapide. "La brebis est un animal de petite taille et qui n'impressionne pas. Des qualités qui rendent aussi la profession attractive pour les femmes, et suscite un certain engouement des jeunes. La perspective de trouver un emploi en fin de formation est également un argument fort, dans un territoire très bien adapté à l'élevage de brebis. La région compte 1 300 éleveurs pour 500 000 brebis", observe Rémi Leconte.

Continuer de susciter des vocations

Cependant, quelques chiffres doivent alerter. Ainsi, dans les prochaines années, plus d'un éleveur de brebis sur deux partira à la retraite. En 2022, seulement, 46 % de la viande ovine consommée sur le territoire est produite en France, le reste est importé. C'est pourquoi l'un des objectifs du concours est de susciter des vocations, car les débouchés sont réels.

Certains jeunes, présents ce 21 décembre au Merle pour le concours, savent déjà ce qu'ils souhaitent poursuivre comme carrière. D'autres ont encore quelques années devant eux pour s'en assurer. Berger, technicien, éleveur de brebis... Pour permettre le renouvellement des générations, mais également le maintien de sa production, la filière ovine propose de nombreux emplois. Depuis plus de 20 ans, elle travaille ainsi à rendre le métier d'éleveur de brebis attractif, sur ses aspects techniques comme sur la rémunération par exemple, pour assurer sa transmission et sa durabilité.

Le renouvellement des générations en ligne de mire

C'est d'ailleurs pour relever ces défis que le programme de relance 'Inn'Ovin' a été mis en place. Les Ovinpiades sont l'une des actions phares. Ce concours montre la volonté de la filière d'installer une nouvelle génération. "Pour un jeune, avoir participé aux Ovinpiades et les avoir gagnées c'est une vraie ligne sur un CV, une preuve de compétences et de passion pour ce métier", ajoute Rémi Leconte. Cette année, Noë Martin - du lycée agricole Carmejane dans les Alpes-de-Haute-Provence - et Titouan Sanglard - du centre de formation du Merle - auront la chance de conquérir pour le titre de'Meilleur jeune berger de France' lors de la finale nationale, le 24 février prochain, au Salon international de l'agriculture à Paris. Ils représenteront avec fierté la région face aux 38 autres candidats venus de tout l'Hexagone.

Emmanuel Delarue •

LE SAVIEZ-VOUS ?-

"Concourir ici, une évidence"

Chloé Daumas, technicienne pour la coopérative Agneau Soleil

© Crédit photo : ED

Pour chaque atelier, deux jurés - des éleveurs ou des techniciens - étaient chargés de l'évaluation des candidats. Chloé Daumas, 24 ans - qui a remporté la finale régionale des Ovinpiades lors de l'édition 2017 - supervisait l'atelier dédié au tri électronique. Sœur d'éleveur et grande passionnée de brebis, elle est aujourd'hui technicienne pour la coopérative Agneau Soleil. "Concourir ici était une évidence", pour elle. Depuis, Chloé a découvert bien des aspects du métier ainsi que d'autres régions d'élevage. Elle souhaite un jour s'installer, mais la race, elle l'a déjà choisie : "Ce sera du mérinos bien sûr !".

Emmanuel Delarue •

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