cerise
Le torchon brûle dans la campagne vauclusienne et chez les producteurs de cerises en particulier.
Lundi matin, des producteurs de cerises sont allés déverser des fruits devant la préfecture de Vaucluse.
© Crédit photo : FDSEA 84
Las de recevoir les élus pour détailler leurs problématiques, expliquer les freins à la production, et notamment ceux permettant de lutter contre les ravageurs aux premiers rangs desquels les mouches - mouche de la cerise et Drosophila suzukii -, certains producteurs de cerises ont décidé de déverser quelques tonnes de fruits devant la préfecture de Vaucluse, ce lundi matin, tandis que leurs collègues de la Loire et de l'Ardèche, de la Drôme et du Rhône faisaient de même. À la FDSEA de Vaucluse, "on comprend et on soutient", lance sa présidente, Sophie Vache.
Le "ras-le-bol" de la filière est flagrant, alors qu'elle a activé les leviers d'alerte auprès des Draaf, DDT(M), parlementaires, sénateurs... Le 26 juin, une lettre a même été envoyée au président de la République avec trois mots d'ordre : pas d'interdiction sans solution, mise en place du plan de sauvegarde et respect des producteurs face à la souveraineté alimentaire. "Et pourtant, nous vous avons emmené dans nos champs, nous avons échangé avec les préfets, les parlementaires, expliqué, démontré, mais vu de Paris, la campagne est belle mais la terre est basse !", expliquent les présidents des FDSEA de Vaucluse, de l'Ardèche, de la Drôme et de la Loire dans le courrier envoyé à Emmanuel Macron.
Le lendemain, les députés Jean-François Lovisolo (84), Laurence Heydel-Grillère (07) et Jean-Luc Fugit (26) s'adressaient au ministre de l'Agriculture, l'enjoignant à "mobiliser des ressources considérables pour véritablement accélérer la recherche et les moyens de lutte contre Drosophila suzukii et d'autres ravageurs qui apparaissent ou réapparaissent. L'avenir de filières entières est aujourd'hui en péril", au-delà d'une "impérative et urgente indemnisation des producteurs, dont les modalités doivent pouvoir être connues le plus rapidement possible".
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir prévenu. Dès janvier, les cerisiculteurs clamaient leurs inquiétudes à Mazan, devant les représentants de l'État, face à l'incertitude quant à la saison sanitaire à venir. La préfète du Vaucluse, Violaine Demaret, s'était engagée à se rendre sur le terrain, ce qu'elle a fait le 20 juin dernier, chez Gilles Bernard, à Beaume-de-Venise, où son fils est en phase d'installation : l'occasion pour elle de constater in situ les dégâts majeurs liés à suzukii cette année, "dopée" par la pluie et la grêle intervenues au printemps, en pleine campagne cerise.
Entre-temps, l'AOP 'Cerise de France' a enchaîné les réunions avec le gouvernement, la recherche... en vain. "Notre sentiment ? Celui d'avoir passé ces derniers mois à faire le listing de nos inquiétudes et demandes, sans que cela n'ait aucun effet", reconnaît Jean-Christophe Neyron, président de l'AOP.
Le plan de sauvegarde proposé par l'État français a été retoqué, et l'engagement du ministre de l'Agriculture à compenser les pertes sanitaires est aujourd'hui toujours lettre morte. "Pourtant, il faut vite trouver une solution eurocompatible", poursuit, inquiet, le président de l'AOP.
Lundi après-midi, le sénateur Lucien Stanzione mobilisait les maires des territoires concernés à Saint-Saturnin-les-Apt. Et ce vendredi après-midi, une réunion est organisée, sous l'égide de la Région Sud, de la Chambre d'agriculture de Vaucluse et de l'AOP pour présenter l'exploitation de cerises d'Anne- Marie et de Gilles Tabardon, à Malaucène. Cette dernière a fait l'objet d'une opération soutenue par la Région Sud, dans le cadre de son dispositif dédié à la protection des vergers de cerises : l'installation de filets de protection, sur une surface de deux hectares, afin de préserver les récoltes des insectes et oiseaux nuisibles. Pour rappel, la Région Sud soutient l'installation de filets à hauteur de 40 % de l'investissement, dans un plafond de 80 000 € par dossier, et de deux dossiers maximum pour cinq ans.
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