Cette 17e édition, moment privilégié pour faire le plein de saveurs issues des savoir-faire de 59 agriculteurs du réseau 'Bienvenue à la ferme', présentait des spécialités fortement alléchantes aux bonnes odeurs du terroir, sur quelque 33 stands. Une fête gastronomique qui a conquis 14 000 visiteurs - soit une augmentation de 20 % par rapport à l'an dernier - qui ont profité d'un beau soleil automnal. Sur le parvis de l'église, les effluves parfumés où l'oignon tient la part du lion, émanent des cinq stands de dégustation en plein air. Les pommes de terre, saucisses de foie gras et l'aligot-saucisse cuisent tranquillement, tandis que les crêpes, vin chaud et marrons grillés fument dans l'air frais, dans un joyeux mélange olfactif.

Retrouvailles gourmandes

Dès l'entrée dans la nef et les bas-côtés de l'église, une autre atmosphère s'impose. La foule déambule, discute avec les producteurs et les transactions vont bon train. On vient parfois de loin pour avoir le privilège de rencontrer les artisans de produits exceptionnels : fruits et légumes, vins et produits alcoolisés, huiles et produits transformés, produits issus d'élevage, fromages, huiles essentielles, vêtements en laine mohair ou alpaga... font le bonheur des visiteurs.

André Serri, président du réseau de 'Bienvenue à la ferme', est heureux de la présence des exposants, "qui ne font que des bons produits", et se réjouit que beaucoup de régions aient manifesté le désir de venir en Avignon, pour rejoindre ce salon gourmand.

Des paroles qui vont droit au cœur des agriculteurs, comme Dominique Begnis, président de la Confrérie de la fraise de Carpentras : "C'est la seconde année que nous venons faire la promotion de notre fraise. Nous proposons ici uniquement des produits dérivés : confitures, sirops, cakes, pâtes de fruits, meringues... Sur le produit frais, nous espérons une meilleure année en 2023. Cette campagne 2022 a été très difficile au niveau des prix. Il manquait environ 1,50 € par rapport à 2021... Pourtant, la fraise de Carpentras, c'est la meilleure ! Elle a le soleil, le mistral et surtout le savoir-faire de nos producteurs !", lance-t-il en fervent défenseur du petit fruit rouge emblématique.

Derrière leur immense étal qui emplit tout le chœur de l'église, Numa et Clément Cappeau, de la Ferme La Reboule à La Barthelasse, ne tarissent pas d'éloges sur leur produit phare : "Nous avons six variétés de radis asiatiques différents, soit sucrés, soit doux, soit piquants. Mais tous ont une particularité : leur peau est très relevée, type wasabi... Bien entendu, nous avons également poireaux, choux, blettes, oignons, courges, panais, topinambours et navets blancs de Croissy, qui ont l'avantage d'être très doux".

Profiter des moments festifs

Au fil des stands, on retrouve les fidèles : L'étable montilienne, les vins IGP de Vaucluse, l'association 'En direct de nos fermes'... Les personnalités s'attardent, dialoguent, goûtent au salé ou au sucré, complimentent... Puis, s'adressant aux exposants et visiteurs, Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d'agriculture, adopte un ton résolument optimiste : "Nous sommes dans une configuration normale : plus de Covid, plus de masques, nous allons pouvoir nous retrouver. J'ai envie de laisser temporairement de côté les problèmes, pour nous concentrer sur ce moment festif. Les agriculteurs des six régions représentées sont là avec leurs produits d'excellence. Mais derrière ces produits phare dans la vitrine illuminée, il y a un métier difficile, une certaine dureté, une certaine souffrance, comme cette éleveuse de canards qui n'aura que 340 têtes au lieu de 900 à cause de problèmes sanitaires. Mais je ne voudrais pas que l'on garde cette image aujourd'hui. Plutôt celle du savoir-faire fermier de nos agriculteurs qui, dans le contexte actuel, ne baissent pas les bras et jouent pleinement leur rôle dans la sécurité alimentaire, aujourd'hui et pour les années à venir. Je les remercie d'être là".

Cécile Helle, maire, est au diapason : "Avignon est une ville qui revendique son identité agricole, en partage avec les jeunes agriculteurs et le réseau 'Bienvenue à la ferme'". Après avoir relevé l'action efficace "dans la relation humaine" de Christian Rocci, conseiller municipal chargé de l'agriculture, la maire souligne : "C'est la seconde édition du Week-end gastronomique dans cette église et, après le Palais des Papes, c'est le lieu le plus emblématique de la ville. Il entre en résonance avec cette manifestation, qui valorise le lieu comme les bons produits. Ici, le dialogue existe entre les producteurs et les consomm'acteurs. L'agriculteur peut parler de son métier, de ses produits, et nous, on écoute et on achète en confiance".

Le directeur de la Direction départementale des territoires de Vaucluse, François Gorieu, après avoir excusé Violaine Demaret, préfète de Vaucluse - qui ne pouvait être présente malgré son attachement au monde agricole - a rappelé l'importance du secteur pour le département : "Vous avez tous parlé d'excellence, ce qui tire vers le haut. Moi je pense aussi à l'excellence économique. Parce que derrière ces entreprises il y a la volonté de la maîtrise de la valeur ajoutée et le développement des circuits courts, projet stratégique de la Chambre d'agriculture, avec derrière un enjeu de performance économique. Dans cette période économique difficile, il faut sécuriser la production, notamment résoudre le problème de l'eau. Toutefois, il faut dire à nos concitoyens qu'il ne s'agit pas de produire des quantités énormes, mais de continuer à produire toujours mieux et en qualité".