ASCO Canal de l'Isle
Alors que la modernisation des réseaux s'est achevée avec la neuvième tranche de travaux en 2022, c'est bien l'extension du bassin de l'Arrousaire, à Lagnes, qui les a clôturés cet hiver. Vendredi dernier, l'Asco du canal de l'Isle inaugurait, avec fierté, le nouvel ouvrage.
Sur le plateau de Lagnes, les travaux de cet hiver ont permis l'extension du bassin de l'Arrousaire : il a ainsi doublé de volume, passant de 15 000 à 30 000 m3.
© Crédit photo : ML
Enfin ! Vendredi 9 juin actait officiellement la fin des longs travaux portés par l'Association syndicale constituée d'office (Asco) du canal de l'Isle. Cette dernière, créée en 1949, est aujourd'hui un établissement public administratif, dont l'objet est de desservir en eau brute d'irrigation le secteur de l'Arrousaire, la plaine agricole entre Lagnes et l'Isle-sur-la-Sorgue.
Creusés en 1986, le bassin et sa station de pompage sont une nouveauté complémentaire de la mise sous pression, lancée dans le cadre de la politique de développement de l'hydraulique agricole menée par le Conseil départemental de Vaucluse. Un bassin de 15 000 m3 servant de château d'eau à ciel ouvert permet l'alimentation de 780 hectares sous pression. Mais "faute de financements au début des années 1990, les travaux de modernisation de ce secteur s'étaient arrêtés", raconte l'association.
Le projet reprend en 2004, dans l'objectif de passer à une superficie irriguée de 1 100 ha. Si la première tranche ne démarre qu'en 2008-2009, de nombreuses autres ont eu lieu depuis : l'an dernier, c'est la neuvième et dernière tranche qui s'achevait. Au final, 1 450 ha sont desservis grâce à la mise sous pression. Objectif plus que tenu donc.
"Mais les usages ont changé et le bassin a montré ses limites", note Michel Grilli, vice-président de l'Asco. Ainsi, la décision a-t-elle été prise de doubler le volume du bassin. Il fait dorénavant 30 000 m3.
Mieux desservir les agriculteurs, éloigner les pénuries chroniques, mais proposer la ressource à d'autres usages, comme l'approvisionnement de lotissements de la ville de Lagnes ou encore pour la DFCI... l'eau qui passe par l'Arrousaire a bien des utilités. L'économiser est donc un enjeu primordial et a déjà commencé. Trois millions de mètres cubes d'eau ont en effet été économisés grâce à la mise sous pression, permettant de détendre l'utilisation de la ressource sur tout le bassin durancien.
Un projet qui, se trouvant au milieu du débat contre les bassines, aurait pu faire monter la mayonnaise, mais s'est finalement bien passé. "Il y avait des tensions l'été quant au volume disponible. On l'a particulièrement noté ces dernières années, d'où la volonté d'augmenter la superficie irriguée. Le foncier était disponible, nous avons la chance d'être soutenus, dans les idées et financièrement", explique Pascal Auzier, directeur délégué de l'Asco.
Pour rappel, le bassin de l'Arrousaire est un bassin de stockage tampon, alimenté par la station de pompage prélevant dans la même ressource sécurisée : la Durance. "Il fonctionne selon le principe du château d'eau, afin d'apporter l'eau sous pression à un périmètre irrigué. Il est important de préciser que l'intervention réalisée a consisté à augmenter la capacité d'un bassin existant. Elle n'a pas conduit à prélever sur une ressource en eau en provenance d'un autre bassin-versant", insiste l'association syndicale dans son dossier de presse.
Les travaux, réalisés par la société Colas-SRMV entre le 1er décembre 2022 et le 17 février 2023 - de façon à respecter la contrainte de remise en eau pour l'irrigation à mi-février - ont été effectués par un rehaussement du bassin, en récupérant une partie des matériaux terrassés de manière à créer une digue de remblai. Plus de 8 000 m3 de matériaux et 9 000 m² de géomembrane ont été utilisés. "Si les besoins en eau venaient à augmenter dans les années à venir, il serait encore possible de gratter 3 000 à 5 000 m3 dans le fond du bassin", ajoute le directeur délégué.
Pour la commune de Lagnes - qui compte quelque 870 ha de terres agricoles encore exploitées à l'heure actuelle - le résultat est salué. "Le bassin se fond d'ores et déjà dans son environnement. L'eau est un bien précieux et rare que la nature nous a léguée, et qu'il nous faut maintenant économiser, optimiser et protéger", souligne avec satisfaction Claude Silvestre, le maire. Nombreux étaient donc les partenaires de ce projet. État et ministère de l'Agriculture, Département de Vaucluse, Agence de l'eau... Au total, plus de 1,3 million d'euros ont été mis sur la table.
"Parce que, dans cette région, les deux tiers des prélèvements vont à l'agriculture, il est important de travailler sur l'économie de l'eau. Chaque année, l'Agence met cinq millions d'euros pour ce type de projet. Sur l'ensemble des projets de modernisation de l'Arrouseraie, ce sont plus de 2,6 millions, soit environ 40 % de la somme totale", note Annick Mièvre, directrice de la délégation Paca-Corse de l'Agence de l'eau.
L'eau des Alpes ne coulera peut-être pas indéfiniment. Alors tous les présents à cette discrète inauguration sont d'accord sur un point : il faut continuer ainsi. "Monsieur le viceprésident du Département [Christian Mounier, ndlr] a dit que la guerre de l'eau n'aurait pas lieu. Ça tombe bien, nous ne l'avions envisagée à aucun moment grâce au dialogue que nous entretenons les uns avec les autres", sourit Pascal Auzier.
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