FCVCV
Crise oblige, le conseil d'administration de la Fédération des caves des vignerons coopérateurs de Vaucluse s'est réuni le 14 février. Au programme de cette Saint Valentin, l'amour du vin évidemment et une interrogation : comment le défendre face à la déconsommation ?
Joël Choveton et Alain Brusset, président et directeur de la Fédération des caves coopératives viticoles de Vaucluse, se refusent à considérer l'arrachage comme une solution de sauvetage.
© Crédit photo : ML
Alors qu'au niveau national un plan d'arrachage de 100 000 à 150 000 hectares se profile, soit entre 5 et 6 millions d'hectolitres de vins en moins sur le marché, la filière viticole s'interroge. Que faire des millésimes 2023 et 2024 et de leurs excédents d'ici la mise en place du plan ? Faut-il attendre quelque chose de la distillation ? Autant d'interrogations que souligne Joël Boueilh, président des Vignerons coopérateurs de France lors du salon Wine Paris, qui se tenait du 12 au 14 février en lieu et place de l'actuel Salon international de l'agriculture, porte de Versailles.
Pourtant, en Vaucluse, l'arrachage n'est pas considéré comme une solution. "Jusqu'ici, les caves de la fédération [soit 26 sur les 30 caves coopératives du département, ndlr] produisaient environ 1,2 million d'hectolitres. Descendre sous ce palier, c'est affaiblir nos structures. Comment compense-t-on la perte des volumes ? En augmentant les cotisations ? Et quand la consommation baissera encore, on va encore diminuer les surfaces ?", interroge Joël Choveton, président de la Fédération des caves des vignerons coopérateurs de Vaucluse (FCVCV).
"Nous ce qu'on veut, c'est de la modération. Voilà un concept intelligent. Toujours prendre le problème par la diminution des surfaces, c'est malthusien", note Alain Brusset, directeur de la fédération depuis juillet dernier. Son cheval de bataille est clairement affiché : lutter contre l'hygiénisme et la tolérance zéro. Des messages qu'il veut continuer à marteler sur le terrain, tout en partant en quête de solutions pour booster la consommation.
Pour marquer le coup, notamment en matière de simplification, les caves de la fédération ont décidé d'une grève administrative : "Ce n'est pas la peine de se déplacer dans nos caves pour mener des contrôles : on ne les recevra pas. On est OK pour discuter, mais on travaille, on propose un dossier pratico-pratique, et ensuite on verra si ce sont juste de simples paroles", met en garde le directeur, faisant écho à la volonté affichée du gouvernement de simplifier les démarches administratives.
"Le modèle coopératif est en décalage. On rémunère les récoltes passées, voilà pourquoi il protège encore les coopérateurs pour le moment. Mais ce qui arrive nous inquiète d'autant que, pour les aides d'urgences annoncées, la fin des dépôts de dossier est le 22 mars (lire ci-dessous). Et il n'est question que d'un peu moins de cinq millions d'euros chez nous", développe Joël Choveton. Pour le vigneron comme pour beaucoup d'autres, la somme est dérisoire compte tenu du nombre de viticulteurs présents en Vaucluse.
Si, pour le moment, seules quelques caves présentent des difficultés de paiement aux adhérents, c'est surtout la commercialisation qui pèche, et donc les stocks à venir. Pour les côtes-du-rhône rouges, oui, mais pas que : "Même en Luberon, on a des prix qui baissent par exemple. Pour la première fois aussi, on a des vignerons qui se sont mis au blanc, car on leur a dit qu'il fallait en faire ; mais ils ne sont pas encore vendus", alerte-t-il. Pour continuer à défendre les coopérateurs, ils en appellent conjointement à un sursaut étatique. "Quand on a un ministre [Olivier Becht, à l'époque ministre délégué auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du commerce extérieur, ndlr] qui nous dit qu'il faut aller à l'export, et bien il a raison. Sauf que les effets se verront sur dix ans", note Alain Brusset. Les deux hommes aimeraient voir un accompagnement haut et fier, à l'image de ce qui se fait en Italie par exemple.
En attendant "dans les coopératives, on va faire le dos rond", soupire le président. Mais face à la pérennisation de la crise et "les fermages dont personne ne veut, y compris les jeunes", ils craignent le développement des friches et des incendies. Comme tous, ils seront attentifs aux prochaines annonces, et présenteront leur bilan lors de leur assemblée générale, le 28 mars.
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