PACA, Occitanie 09/12/2022
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Melon

Un tsunami de melons en juin

Une campagne française précoce et intense, qui se télescope avec des melons espagnols plus tardifs et groupés. Il n'en fallait pas plus pour déstabiliser un marché qui fut en crise conjoncturelle durant 17 jours, avant de se détendre.

La campagne a démarré le 7 juin cette année dans le Sud-Est, avec des melons de très bonne qualité gustative, en raison d'un climat optimal.

© Crédit photo : CZ

Avec un début de cotations dans le Sud-Est au 7 juin, force est de constater que cette campagne 2022 aura été bien atypique pour la filière melon. Côté pile, une météo "enfin très favorable par rapport aux années précédentes, à la fois pour la production et la consommation", expliquait Marion Mispouille, de l'Association interprofessionnelle melon (AIM), le 24 novembre dernier, à la Chambre d'agriculture de Vaucluse, dans le cadre de la rencontre annuelle melon Sud-Est. Il faut dire que l'été dernier a affiché un ensoleillement excédentaire et un déficit de pluie sur l'ensemble de la campagne.

Des faits marquants qui ont entraîné une arrivée de volumes très précoce sur le marché et "très intense dès le départ". Il fallait donc des conditions estivales pour écouler ce "tsunami de melon en juin". Sauf que... Ces volumes français se sont télescopés avec ceux provenant d'Espagne, qui a vu sa production décalée cette année.

Démarrage précoce et intense, des prix malmenés

Un démarrage précoce, une saison intense dès les premiers jours, des volumes pharaoniques... Il n'en fallait pas plus pour déséquilibrer le marché avec une mise en place peu sereine par les opérateurs, sans compter l'absence de montée en puissance progressive comme habituellement. Juin a donc été un goulot d'étranglement majeur, avec un rythme très fort de cueillette et des calibres élevés, avant un retour à la normale en juillet et août, sur des volumes disponibles plus classiques, autour de 4 000 tonnes par jour.

Résultat, en juin, une première partie de campagne très compliquée pour le Sud-Est - avec des bassins du Sud-Ouest et du Centre-Ouest qui renouent avec des calendriers "plus normaux" - avec des prix expédition touchant le plancher des vaches et 17 jours de crise conjoncturelle. Par la suite, les prix sont remontés, mais sans compenser l'augmentation des coûts de production, évaluée à +30 % par l'AIM en moyenne.

"À partir de la semaine 28, on a renoué avec des volumes plus normaux, mais toujours de gros calibres. Le calibre 12 était un peu recherché, tandis que le calibre 15 était quasi inexistant cette année." En août, même schéma qu'en juillet, mais sur les trois mois de campagne, une nouveauté a été observée : "Des fins de mois très compliquées à chaque fois au niveau du marché, avec des coups de freins importants". Enfin, la campagne, démarrée précocement, s'est également achevée plus tôt "du fait des décalages de plantation aussi, avec un effet 'stop' très marqué avec la rentrée scolaire".

Une nouvelle grille

Au final, la campagne affiche donc un disponible à la vente de 230 500 t, en baisse de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale, dont 149 700 t pour le Sud-Est, en hausse de 11 % sur 5 ans, et de 4 % par rapport à l'an dernier. Côté importations, il faut noter une baisse notable cette campagne, de -19 %, liée à l'impact de moindres volumes en Espagne. "Mais ils sont arrivés très groupés en juin, ce qui a fortement déstabilisé les équilibres en place", résume Marion Mispouille.

L'association est déjà à l'œuvre pour la campagne 2023, marquée par une nouvelle grille de calibres. "Nous avons cherché à la simplifier et à l'adapter aux réalités de la production et du marché, en élargissant notamment le calibre 12, en supprimant un des deux calibres 15, et en actant le principe de chevauchement des calibres qui avait cours dans les transactions, afin de mieux adapter l'offre à la demande", a conclu l'animatrice de l'AIM.  

Céline Zambujo •
PACA, Occitanie 09/12/2022
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expÉrimentation

La filière 'melon' relève le gant devant les bioagresseurs

À l'image du mildiou, toujours plus agressif et précoce, les bioagresseurs s'en donnent à cœur joie ces dernières années sur melon. D'où la riposte mise en place notamment au CTIFL de Balandran, à l'image des deux essais lancés - 'Agricomel' et 'Mildiou' - pour donner aux producteurs des clés de résistances opérationnelles.

Plusieurs essais sont menés au Centre technique interprofessionnel de Balandran, dans le Gard, pour lutter contre les bioagresseurs du melon.

© Crédit photo : CZ

Les portes ouvertes estivales organisées en juin par les équipes du Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes de Balandran (CTIFL) permettent souvent de voir in situ les essais menés par la filière et leur avancement, sans compter le fait qu'elles favorisent aussi les échanges avec les ingénieurs en charge et d'autres producteurs. Le 15 juin dernier, une large part des présentations proposées à la centaine de visiteurs qui s'était déplacée était consacrée à deux projets 'melon', déposés par les équipes travaillant sur le programme du centre technique, désormais piloté par Margaux Kerdraon, qui a repris la suite de Marie Torres.

Premier des essais suivis : Agricomel (2018-2022). Ce projet s'intéresse à l'élaboration d'outils de transition vers des systèmes agroécologiques innovants en culture de melon. Ici, l'idée est de mettre en place un système de culture résilient face aux bioagresseurs, mais surtout de diminuer de 100 % les Indices de fréquences de traitements (IFT) chimiques, "hors produits de biocontrôle qui sont eux, utilisés", précise Margaux Kerdraon.

Vers des systèmes agroécologiques innovants

"L'objectif est surtout de bannir les produits CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction, ndlr), tout en garantissant une rentabilité économique pour le producteur - pas plus de 10 % de pertes de rendement - et une qualité irréprochable des fruits, a minima de 11°Brix."

Pour parvenir à ce résultat, plusieurs leviers sont activés tels que la prophylaxie, le choix de variétés résistantes, l'utilisation de produits de biocontrôle, l'étude modèle d'aide à la décision (OAD bactériose notamment...) mais aussi des pièges à phéromone, "afin de piéger et de connaître la pression en taupins de la parcelle". Mieux, pour que les solutions se diffusent rapidement vers les producteurs, les équipes ont également proposé des règles de décision simples, suite à l'établissement de points clés sur la base : quelle technique utiliser selon quel niveau de risque et quelle pression de bioagresseurs ?

En 2019, l'objectif de réduction d'IFT de 100 % n'a pas été atteint en raison de l'apparition de bactériose qui a nécessité l'utilisation de gluconate de cuivre. Mais aucun produit CMR n'a été utilisé, et les rendements et les qualités étaient corrects. Idem en 2020 et 2021, l'objectif de l'IFT n'a pas été atteint, cette fois en raison de l'apparition précoce de mildiou, "qui a impliqué des traitements au cuivre. L'essai est complexe, car multifactoriel et on travaille à l'échelle de l'ensemble de la culture", avec plusieurs leviers, notamment la rotation sur trois cultures - melon, blé, engrais verts - qui permet de réduire la pression des maladies telluriques, en particulier la fusariose, "assez problématique à Balandran". Par ailleurs, l'essai n'est pas figé, puisque les règles de décision établies évoluent au fil des années d'expérimentation, "afin d'adapter les pratiques au fur et à mesure des résultats. Mais, in fine, l'objectif est bien de proposer des seuils d'intervention pensés pour être simples et facilement applicables". L'essai doit encore se poursuivre deux ans. Cette année, les résultats ne sont pas encore disponibles, mais plusieurs acquis ont quand même pu être posés : la rotation avec des engrais verts et l'utilisation de variétés résistantes permettent de contrôler la fusariose. Le recours à la production biologique intégrée en plein champ est cependant plus compliqué, car le vent pose problème pour maintenir les auxiliaires en place. D'où le recours cette année à des plantes compagnes et autres barrières physiques, "pour mieux comprendre les mécanismes et les risques liés au climat".

Être plus agressif face au mildiou

Deuxième projet lancé en 2021, celui portant sur le mildiou du melon. Particulièrement prégnant en France, le mildiou (Pseudoperonospora cubensis) s'attaque exclusivement au feuillage des cucurbitacées (concombre, melon, courgette) en France, avec des symptômes en mosaïque très caractéristiques. "Sa vitesse de propagation en fait un des pathogènes les plus redoutés des producteurs, et sa recrudescence ces dernières années nécessite un contrôle rigoureux et des moyens de lutte adaptés", posait Margaux Kerdraon. Sur le sujet, la filière ne part évidemment pas de zéro, puisqu'un modèle de prévision - Milmel - a été développé. Mais il ne donne pas entièrement satisfaction et plusieurs pistes sont avancées pour expliquer sa faible pertinence : l'évolution des races de pathogènes, du climat, sans compter les méthodes de production.

"La maladie est présente dans les trois bassins de production français, problématique dans le Sud-Est. Mais, surtout, elle apparaît de plus en plus tôt : en 2021, on l'a observé début mai", relate la spécialiste du CTIFL. Outre cette précocité, les producteurs doivent également faire avec le fait que ce pathogène est dit 'obligatoire', c'est-à-dire qu'il ne se développe que sur du vivant : "C'est donc très compliqué à étudier, il faut du temps et de la main-d'œuvre." D'où ce nouveau projet 'Mildiou', qui se décline en trois volets aux objectifs distincts :

la collecte et l'identification des races présentes en France ;

l'amélioration des connaissances sur les conditions favorisant l'apparition de la maladie ;

et l'évaluation de stratégie de protection avec des produits de biocontrôle (hors cuivre) et des traitements UV.

Sur le premier volet, il faut évidemment faire avec le climat. "Nous cherchons à monter une collection de souches issues de parcelles françaises, que l'on envoie au CTIFL de Lanxade, pour réaliser un état des lieux national". L'objectif est de voir si ces races sont inféodées à des terroirs spécifiques, si plusieurs races sont présentes et si certaines d'entre elles sont plus agressives. "En 2022, ce n'était pas une année à mildiou. L'objectif est d'identifier si, parmi les souches que nous collecterons, nous aurons des comportements de virulence différents."

Sur le deuxième volet, plusieurs stations météo ont été disposées en parcelles de melon plein champ du bassin Sud-Est. Ici, l'idée est de collecter des informations de températures et d'hydrométrie à proximité du feuillage, "pour aider à comprendre les faveurs climatiques favorables au mildiou, et notamment identifier les premières sorties de taches". L'idée est de renforcer le modèle Milmel, notamment par l'intégration de données d'hygrométrie.

Enfin, sur le 3e volet qui a débuté dès 2021, une première étape de screening large - neuf substances ont été testées, dont l'huile essentielle d'orange douce -, en con- ditions contrôlées, a permis de sélectionner deux solutions de biocontrôle présentant un potentiel de lutte contre le mildiou. Transféré en plein champ, l'essai s'est articulé autour de deux stratégies de protection biocontrôle et une stratégie de protection UV (ajoutée en 2022), en comparaison à une référence 'cuivre' et à un témoin non traité. Cet essai en est à sa 2e campagne de collecte de résultat. Il se poursuit.  

Céline Zambujo •
PACA, Occitanie 09/12/2022
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variÉTÉs

Encore des trous dans la raquette, mais des choix qui s'étoffent

Fin novembre, à l'occasion de la rencontre technique melon du Sud-Est, l'Aprel et SudExpé se sont livrés à un exercice attendu par les melonniers : la présentation de la fiche des variétés de melons conseillées, alternatives et à essayer, par créneaux de production.

Chaque année, tout au long de la saison, l'Aprel et SudExpé propose plusieurs rendez-vous pour voir in situ le comportement des variétés de melon évaluées.

© Crédit photo : CZ

Exercice imposé que celui de la présentation annuelle des variétés de melon pour la campagne, mais exercice que relèvent volontiers les deux centres d'expérimentation du bassin Provence Languedoc que sont l'Aprel et SudExpé. Il faut dire que des essais variétaux qu'ils mènent tout au long de la campagne dépendent en grande partie les choix des melonniers réalisés à l'automne et à l'hiver, en prévision des plantations de printemps de l'année suivantes. Ces informations sont précieuses pour la production qui s'appuie sur les observations, les recommandations, voire les prises de risques proposées par les deux centres de ressources.

Ainsi, le 24 novembre dernier, Madeleine de Turckeim, de SudExpé, et Élodie Derivry, de l'Aprel, ont-elles détaillé les nouvelles variétés proposées pour la campagne 2023, sous une forme désormais bien connue, par créneau de production - tunnel, chenille et bâche -, et par option : les variétés conseillées, qui permettent de jouer la sécurité et incontournables dans leur créneau de culture ; les variétés alternatives, qui permettent d'élargir le choix avec des variétés impliquant des options techniques ou commerciales spécifiques, mais aussi des variétés dont l'intérêt diminue compte tenu des nouvelles introductions ; et variétés à essayer, qui doivent encore confirmer leur intérêt mais peuvent faire l'objet d'essais sur des superficies limitées (voir tableau). "Nous avons introduit deux nouveautés cette année", explique Élodie Derivry : d'une part, le potentiel de conservation des variétés est précisé quand les informations sont disponibles. "D'autre part, grâce au projet Melvaresi (2019-2021) visant à évaluer les niveaux de résistances intermédiaires ou moindre sensibilité aux bioagresseurs, le comportement vis-à-vis de la fusariose et du mildiou de certaines variétés est mieux connu. Quand c'est le cas, les informations sont données."

Sous tunnel, quelques nouveautés

Sous tunnel, on retrouve quatre créneaux de culture, pour des plantations très précoces, démarrant au 15 février, au tunnel tardif, et ses plantations après le 5 avril. "Dans ce créneau tunnel tardif, nous ne disposons toujours pas de variétés conseillées ou à essayer, et nous ne présentons que des variétés alternatives, notamment Volupta (Enza Zaden) et Jokari (Clause) à essayer l'an passé, et qui ont montré des sensibilités à l'étoilement et à l'oïdium cette année", détaille Madeleine de Turckeim. Du côté des nouveaux entrants, dans le créneau tunnel très précoce, pas de changement hormis les arrivées d'Arlequin (Syngenta) et de Nocibe (Enza Zaden) dotées du gène Vat. La première se caractérise par une bonne précocité et un joli fruit, qui semble cependant sensible aux pourritures, "à confirmer", avec un risque de gros calibre, "sous abris, il ne faut pas le planter après le 20 février", et une conservation moyenne. De son côté, Nocibe propose un joli fruit, une bonne productivité et un cycle rapide, ainsi qu'une bonne qualité gustative. "Attention toutefois à un taux de sucre qui semble irrégulier, et à une mauvaise tenue des fruits en conditions chaudes."

Sur le créneau tunnel précoce, Bodelice (Enza Zaden) et Cancun (Semillas Fito) font leur entrée. "Bodelice est dotée du gène Vat, mais semble très sensible à l'oïdium. Son fruit est joli, son calibre centré, et la variété présente une bonne productivité homogène, pour un fruit qui se conserve bien. À essayer, car nous manquons encore de recul." Cancun propose une résistante à la fois à la fusariose de race 1-2 et au gène Vat. "Elle est peu précoce, mais propose une bonne tenue en conservation, pour un joli fruit et une très bonne qualité gustative."

Sur le créneau tunnel saison, à noter l'arrivée d'Askip (Nunhems), "disposant du gène Vat, avec une bonne tenue de plante et une bonne productivité, mais un cycle long et un taux de sucre parfois irrégulier. Sa conservation semble moyenne également".

Sous chenille, les nouveaux candidats sont rares

Sous chenille précoce, pas de candidats en variétés conseillées ou alternatives. "Ce créneau de culture est délicat et nous n'avons pas eu de variétés donnant entière satisfaction." Deux variétés sont donc à essayer, "car nous manquons de références" : Pleiade (Enza Zaden) et Ocito (Gautier), toutes deux porteuses du gène Vat. Pleiade propose un joli fruit, doté d'un bon taux de sucre et d'une bonne qualité gustative, avec également une bonne conservation observée.

De son côté, Ocito - déjà présente sur la fiche de l'an dernier "et qui confirme son gène Vat" - présente une production précoce et groupée, ainsi qu'un joli fruit. "Mais sa tenue de plante faible en fin de culture, entraînant une mauvaise conservation des fruits, et son potentiel gustatif, insuffisant en fin de cycle cette année, sont à confirmer."

Sur le créneau chenille saison, la nouveauté s'appelle Serafin (Syngenta). Dotée du gène Vat, la variété propose un joli fruit et un calibre homogène, "avec toutefois un cycle long à confirmer".

Sous bâche, trois créneaux bien pourvus

Dans le Sud-Est, les trois créneaux sous bâche pour des plantations allant du 5 avril au 30 juin sont relativement bien pourvus, avec des arrivées notables cette année et un choix appréciable par option pour les melonniers. D'autant que les sélectionneurs proposent pour la prochaine campagne encore un lot de nouveautés permettant de faire des essais sur de petites surfaces, afin d'explorer de nouvelles options commerciales.

Dans le détail, sur le créneau bâche précoce, deux nouveautés font leur entrée dans la fiche : Karakal (Clause) et Aneto (Syngenta). La première dispose d'une plante très vigoureuse et d'une bonne qualité gustative. "Attention, son créneau de plantation est étroit et l'on a observé cette année un risque de gros calibre, avec des calibres hétérogènes : il est donc déconseillé de la planter après le 15 avril. Par ailleurs, elle cerne un peu et il faut bien veiller à la récolter à la couleur de la robe." En revanche, sa conservation est très bonne, tout comme Aneto. "La variété propose un joli fruit, un bon taux de sucre et une bonne qualité gustative. Nous avons toutefois observé un cycle plus long qu'Arkade."

Sur le créneau bâche saison, seule Isatis (Syngenta) est une nouveauté par rapport à l'an passé. Présentant une bonne conservation, le fruit est joli et de bonne qualité gustative, tandis que la variété présente une bonne productivité. "Nous manquons encore de référence, donc à confirmer."

Enfin, sur le créneau bâche tardive, deux variétés sous numéros entrent dans la catégorie 'à essayer' : NUN 14731 (Nunhems) et SK 19513 (Sakata), toutes deux dotées du gène Vat et résistantes aux races Fusa 1-2. "NUN 14731 affiche aussi une résistance intermédiaire à l'oïdium Podospheaera xanthii race 3-5. Visuellement, le fruit est joli avec un bon taux de sucre, même si nous avons parfois observé un décrochage à confirmer, et le calibre est centré et modéré." Son potentiel de conservation est bon. Quant à la variété de Sakata, "sa qualité interne est à confirmer", mais son fruit est joli et son calibre centré et modéré.

L'arrière-saison s'enrichit

Enfin, pour les melonniers souhaitant élargir au maximum le calendrier de production, la variété Arabesk (Clause) fait son entrée sur le créneau arrière-saison, pour des plantations réalisées au-delà du 1er juillet. "Si sa qualité gustative reste à confirmer et sa présentation de fruits est parfois hétérogène, avec une conservation moyenne, on peut relever sa résistante intermédiaire à l'oïdium, son calibre homogène et son bon taux de sucre."   

Céline Zambujo •
PACA, Occitanie 09/12/2022
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PlastiClean

Ouverture attendue en 2023

L'ouverture du centre de recyclage de plastiques agricoles utilisés en maraîchage, PlastiClean, à Vendargues (34), devrait se faire début 2023. Objectif ? Récupérer et transformer 100 % des plastiques agricoles, avec une capacité de recyclage attendue de 10 000 tonnes. Créée par le groupe Calvet, cette première usine française - d'un investissement de 4,3 millions d'euros - devrait produire 3 500 t de matières plastiques secondaires en 2023. Le CPA espère atteindre 25 % de plastiques maraîchers recyclés d'ici 2025. La collecte devrait se faire via le dispositif Adivalor, qui a mis en place un tarif incitatif pour inciter à cette démarche :

moins de 50 % de souillures : 60 €/t environ de réduction du prix, prise en charge par Adivalor auprès des coopératives ;

moins de 30 % de souillures : 100 % de réduction.

Céline Zambujo •
PACA, Occitanie 09/12/2022
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Conduite

Des paillages en quête de biodégradabilité

La caractérisation des paillages biodégradables et leur utilisation en cultures maraîchères avancent. Après le projet 'Icap', place à 'Sopam'. Premiers résultats.

Dans le cadre du projet 'Sopam', cinq paillages biodégradables sont comparés à un paillage plastique traditionnel en polyéthylène et à un sol nu.

© Crédit photo : CZ

C'est bien connu : l'utilisa- tion de paillages en cul-tures maraîchères apporte de nombreux avantages en termes de productivité, de gestion des adventices et de limitation des apports d'eau. Ces dernières années, les producteurs ont massivement utilisé des plastiques de type polyéthylène. Mais la filière recyclage connaît des difficultés telles que la fermeture du marché chinois notamment, la disparition des usines de traitement en Europe, sans compter la pression sociétale et l'augmentation des coûts de retraitement.

Cependant, depuis quelques mois, des signaux positifs apparaissent, à l'image de l'ouverture prochaine de l'usine de retraitement de plastiques agricoles Plasticlean, dans l'Hérault, en début d'année prochaine (lire ci-dessous). Par ailleurs, le référencement et l'observation de nouveaux paillages biodégradables viennent également proposer de nouvelles solutions en production. Sans oublier la dernière innovation, saluée par le concours des Trophées de l'innovation, conçue par l'Aprel : la machine Rafu salade va permettre de nettoyer les paillages polyéthylènes en fin de culture sous abri, la culture présentant en moyenne 75 % de taux de souillures (contre 60 % pour le melon), avec des coûts de recyclage estimé à plus de 125 €/t selon Adivalor.

D'Icap à Sopam

Déjà, l'Aprel, les Chambres d'agriculture de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, le Grab et le CTIFL, assistés par le Comité des plastiques en agriculture (CPA), ont mené une étude sur la caractérisation de différents paillages biodégradables et leur intérêt potentiel sur la production de légumes, sous abri et en plein champ, dans le cadre du projet 'Icap' (2019-2022). Et, cette année, le CTIFL de Balandran a lancé la poursuite de ces travaux, via le projet 'Sopam', qui vise à élaborer des solutions de paillages biodégradables en cultures maraîchères1 (dont courgette, salade, melon, tomate d'industrie). Ce projet vise trois objectifs :

déterminer l'efficacité des paillages biodégradables et autres matériaux alternatifs en cultures maraîchères ;

étudier les impacts sociaux de l'utilisation de ces paillages et notamment l'acceptabilité sociale du riverain et des consommateurs vis-à-vis de ces nouveaux types de paillage ;

étudier l'impact environnemental de ces nouvelles solutions : analyse du cycle de vie, bilan économique, étude désintégration de ces paillages biodégradables.

"L'objectif est d'identifier et de sélectionner les paillages biodégradables présentant un potentiel intéressant et leurs contraintes techniques liées, en évaluant au champ les paillages présélectionnés", expliquait Margaux Kerdraon, en juin dernier, lors de la visite d'essai organisée au CTIFL de Balandran. Ont ainsi été testés en 2022 : cinq paillages biodégradables, comparés à un témoin sol nu et à un témoin film plastique traditionnel. Deux sont conçus par des entreprises françaises : Elastok à Tarascon, et Herbi'chanvre.

"Cette première année d'essais doit nous permettre d'obtenir des références techniques fiables - agronomiques, capacité de résistance, d'enfouissement et de pose, qualité du produit et paillettes dans la culture notamment - pour alimenter les essais de la deuxième année avec les matériaux les plus intéressants", confiait-elle alors au printemps dernier. Le 24 novembre, lors de la rencontre melon Sud-Est, qui se tenait à la Chambre d'agriculture de Vaucluse, Margaux Kerdraon a présenté les résultats de cette première campagne et les perspectives données à l'essai.

Une première série de données en 2022

Les résultats sont en cours de traitement et sont à enrichir par d'autres campagnes, en allant jusqu'à l'établissement de calcul de marges semi-nettes par paillage prenant en compte le prix du paillage, le coût de pose et de recyclage, de désherbage manuel (pour la modalité sol nu), le rendement commercial et le prix de vente.

Une première série de données agro-économiques a donc été collectée et des premiers enseignements sont tirés : "La météo a été particulièrement clémente cette année : résultat, comme beaucoup, nous avons eu d'importants volumes et de gros calibres, sans compter des pics de température qui ont pénalisé la qualité des fruits. Nous avons entre 35 et 50 % de pertes, qui abaissent le rendement commercial moyen autour de 30 tonnes par hectare. Ces pertes sont expliquées par la canicule et des problèmes d'irrigation, avec des coups de soleil notables sur les fruits. Nous avons aussi observé d'importants dégâts de taupins, sans différences sensibles entre modalités, mais une tendance supérieure sur les paillages biodégradables à confirmer, autour de 10 à 15 %, sauf pour le paillage plastique classique, où les dégâts avoisinent les 3 %." Côté prix, les paillages biodégradables sont deux à trois fois plus chers à l'heure actuelle que les solutions traditionnelles, en raison des petits volumes produits. On peut donc espérer, avec leur démocratisation, une baisse de ce coût, et "il faut aussi tenir compte du fait qu'on les laisse au sol, qu'il n'y a pas de taxe de recyclage et qu'ils agissent a priori aussi sur la fertilisation pour certains", détaille la spécialiste du CTIFL.

L'an prochain, deux solutions seront à nouveau testées - Agripap (Walki) et Agropaper (Smurfit Kappa) - "solutions intéressantes en termes de dégradation, de rendement, et surtout du fait que l'on arrive à les poser à la machine. Nous allons aussi les essayer sur d'autres cultures, et dans d'autres conditions agroclimatiques," pour voir ce que ces paillages ont véritablement dans le ventre, notamment lorsqu'ils sont soumis à des conditions hydriques moins sèches, en particulier leur impact sur le maintien d'un gain de précocité attendu par les maraîchers. La modalité Herbi'chanvre n'est pas reconduite en raison de déchirures à la pose, d'une bobine trop lourde et d'un arrêt de production par la firme. En remplacement, l'amidon va être introduit dans l'essai et l'Aprel va tester ces modalités sous abri également, en conditions précoces, "afin d'essayer de nouveaux produits, le tout en conditions plus limitantes", conclut Élodie Derivry, de l'Aprel. 

Céline Zambujo •
PACA, Occitanie 09/04/2023
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expÉrimentation

La filière 'melon' relève le gant devant les bioagresseurs

À l'image du mildiou, toujours plus agressif et précoce, les bioagresseurs s'en donnent à cœur joie ces dernières années sur melon. D'où la riposte mise en place notamment au CTIFL de Balandran, à l'image des deux essais lancés - 'Agricomel' et 'Mildiou' - pour donner aux producteurs des clés de résistances opérationnels.

Plusieurs essais sont menés au Centre technique interprofessionnel de Balandran, dans le Gard, pour lutter contre les bioagresseurs du melon.

© Crédit photo : CZ

Les portes ouvertes estivales organisées en juin par les équipes du Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes de Balandran (CTIFL) permettent souvent de voir in situ les essais menés par la filière et leur avancement, sans compter le fait qu'elles favorisent aussi les échanges avec les ingénieurs en charge et d'autres producteurs. Le 15 juin dernier, une large part des présentations proposées à la centaine de visiteurs qui s'était déplacée était consacrée à deux trois projets 'melon', déposés par les équipes travaillant sur le programme du centre technique, désormais piloté par Margaux Kerdraon, qui a repris la suite de Marie Torres.

Premier des essais suivis : Agricomel (2018-2022). Ce projet s'intéresse à l'élaboration d'outils de transition vers des systèmes agroécologiques innovants en culture de melon. Ici, l'idée est de mettre en place un système de culture résilient face aux bioagresseurs, mais surtout de diminuer de 100 % les Indices de fréquences de traitements (IFT) chimiques, "hors produits de biocontrôle qui sont eux, utilisés", précise Margaux Kerdraon.

Vers des systèmes agroécologiques innovants

"L'objectif est surtout de bannir les produits CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction, ndlr), tout en garantissant une rentabilité économique pour le producteur - pas plus de 10 % de pertes de rendement - et une qualité irréprochable des fruits, a minima de 11°Brix."

Pour parvenir à ce résultat, plusieurs leviers sont activés tels que la prophylaxie, le choix de variétés résistantes, l'utilisation de produits de biocontrôle, l'étude modèle d'aide à la décision (OAD bactériose notamment...) mais aussi des pièges à phéromone, "afin de piéger et de connaître la pression en taupins de la parcelle". Mieux, pour que les solutions se diffusent rapidement vers les producteurs, les équipes ont également proposé des règles de décision simples, suite à l'établissement de points clef sur la base : quelle technique utiliser selon quel niveau de risque et quelle pression de bioagresseurs ?

En 2019, l'objectif de réduction d'IFT de 100 % n'a été atteint en raison de l'apparition de bactériose qui a nécessité l'utilisation de gluconate de cuivre. Mais aucun produit CMR n'a été utilisé, et les rendements et les qualités étaient corrects. Idem en 2020 et 2021, l'objectif de l'IFT n'a pas été atteint, cette fois en raison de l'apparition précoce de mildiou, "qui a impliqué des traitements au cuivre. L'essai est complexe, car multifactoriel et on travaille à l'échelle de l'ensemble de la culture", avec plusieurs leviers, notamment la rotation sur trois cultures - melon, blé, engrais verts - qui permet de réduire la pression des maladies telluriques, en particulier la fusariose, "assez problématique à Balandran". Par ailleurs, l'essai n'est pas figé, puisque les règles de décision établies évoluent au fil des années d'expérimentation, "afin d'adapter les pratiques au fur et à mesure des résultats. Mais, in fine, l'objectif est bien de proposer des seuils d'intervention pensés pour être simples et facilement applicables". L'essai doit encore se poursuivre deux ans. Cette année, les résultats ne sont pas encore disponibles, mais plusieurs acquis ont quand même pu être posés : la rotation avec des engrais verts et l'utilisation de variétés résistantes permettent de contrôler la fusariose. Le recours à la production biologique intégrée en plein champ est cependant plus compliqué, car le vent pose problème pour maintenir les auxiliaires en place. D'où le recours cette année à des plantes compagnes et autres barrières physiques, "pour mieux comprendre les mécanismes et les risques liés au climat".

Être plus agressif face au mildiou

Deuxième projet lancé en 2021, celui portant sur le mildiou du melon. Particulièrement prégnant en France, le mildiou (Pseudoperonospora cubensis) s'attaque exclusivement au feuillage des cucurbitacées (concombre, melon, courgette) en France, avec des symptômes en mosaïque très caractéristiques. "Sa vitesse de propagation en fait un des pathogènes les plus redoutés des producteurs, et sa recrudescence ces dernières années nécessite un contrôle rigoureux et des moyens de lutte adaptés", posait Margaux Kerdraon. Sur le sujet, la filière ne part évidemment pas de zéro, puisqu'un modèle de prévision - Milmel - a été développé. Mais il ne donne pas entièrement satisfaction et plusieurs pistes sont avancées pour expliquer sa faible pertinence : l'évolution des races de pathogènes, du climat, sans compter les méthodes de production.

"La maladie est présente dans les trois bassins de production français, problématique dans le Sud-Est. Mais, surtout, elle apparaît de plus en plus tôt : en 2021, on l'a observé début mai", relate la spécialiste du CTIFL. Outre cette précocité, les producteurs doivent également faire avec le fait que ce pathogène est dit 'obligatoire', c'est-à-dire qu'il ne se développe que sur du vivant : "C'est donc très compliqué à étudier, il faut du temps et de la main-d'œuvre." D'où ce nouveau projet 'Mildiou', qui se décline en trois volets aux objectifs distincts :

la collecte et l'identification des races présentes en France ;

l'amélioration des connaissances sur les conditions favorisant l'apparition de la maladie ;

et l'évaluation de stratégie de protection avec des produits de biocontrôle (hors cuivre) et des traitements UV.

Sur le premier volet, il faut évidemment faire avec le climat. "Nous cherchons à monter une collection de souches issues de parcelles françaises, que l'on envoie au CTIFL de Lanxade, pour réaliser un état des lieux national". L'objectif est de voir si ces races sont inféodées à des terroirs spécifiques, si plusieurs races sont présentes et si certaines d'entre elles sont plus agressives. "En 2022, ce n'était pas une année à mildiou. L'objectif est d'identifier si, parmi les souches que nous collecterons, nous aurons des comportements de virulence différents."

Sur le deuxième volet, plusieurs stations météo ont été disposées en parcelles de melon plein champ du bassin Sud-Est. Ici, l'idée est de collecter des informations de températures et d'hydrométrie à proximité du feuillage, "pour aider à comprendre les faveurs climatiques favorables au mildiou, et notamment identifier les premières sorties de taches". L'idée est de renforcer le modèle Milmel, notamment par l'intégration de données d'hygrométrie.

Enfin, sur le 3e volet qui a débuté dès 2021, une première étape de screening large - neuf substances ont été testées, dont l'huile essentielle d'orange douce -, en con- ditions contrôlées, a permis de sélectionner deux solutions de biocontrôle présentant un potentiel de lutte contre le mildiou. Transféré en plein champ, l'essai s'est articulé autour de deux stratégies de protection biocontrôle et une stratégie de protection UV (ajoutée en 2022), en comparaison à une référence 'cuivre' et à un témoin non traité. Cet essai en est à sa 2e campagne de collecte de résultat. Il se poursuit. 

Céline Zambujo •

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