Caderousse
Les familles Charvin et Garcia exploitent l'EARL de La Perrand, à Caderousse. Dédiée aux grandes cultures et au maraîchage, elle a été créée il y a plus d'un siècle.
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© Crédit photo : PN
À quelques centaines de mètres à peine du village de Caderousse et du bras mort du Rhône - qui forme le plan d'eau du Revestidou -, l'EARL de La Perrand est l'une des plus anciennes fermes de la commune. Magali Garcia, l'une des trois exploitantes actuelles, se remémore l'histoire de cette entreprise familiale.
"L'exploitation a été créée dans les années 20 par mon arrière-grand-père, Alexandre Serguier, ici, à Caderousse. L'exploitation faisait du millet de la semence, ainsi que des légumes de plein champ, notamment des épinards." Vers 1935, son fils, Gaston, prend le relais. Gaston avait le sens et le goût du développement économique : dans les années 40, il s'est lancé dans la culture du melon, et est rapidement devenu expéditeur dans toute la France. "Il a été aussi commerçant pour une grande marque d'engrais française".
Les deux enfants de Gaston, Raymond et Éliane, commencent à travailler au côté de leur père. Éliane prendra sa suite dans les années 80, avec son époux, Jacky Charvin. "Ils ont eu à cœur de développer les cultures de légumes, salades et melons notamment", explique leur fille, Magali. "Ils ont également augmenté les surfaces, en achetant ou en louant des terres. Et ils ont fait évoluer la culture du melon, en commençant à le mener sous chenille."
Ce fut ensuite à Magali et son frère, Christophe, de reprendre le flambeau, dans le milieu des années 90. Leurs époux respectifs se joignent à l'aventure. "Nous nous sommes équipés de tunnels froids, pour les melons et salades et, depuis les années 2010, pour les fraises. Celles-ci n'étaient destinées ni à l'industrie, ni à l'expédition : nous voulions créer un point de vente directe, dans lequel nous écoulerions précisément ces fraises, mais aussi asperges, ail, melons et pastèques, pommes de terre, haricots verts, courgettes et aubergines..."
Ce point de vente directe rencontre un tel succès que lorsque se présente l'opportunité d'en reprendre un second - juste à côté de la base aérienne Caritat, à Orange - ils n'hésitent pas une seconde. D'autant qu'en 1995, la cinquième génération arrive à la rescousse, puisque Julien, fils de Magali, rentre à son tour en tant qu'exploitant au sein de l'EARL de La Perrand.
"C'était une évidence pour moi de devenir exploitant agricole", se souvient Julien Garcia. "Depuis tout petit je n'avais qu'une idée en tête : prendre la suite de mes parents dans l'exploitation." Il a cependant pris le temps d'un parcours de formation complet : un BEP horticulture à la Maison familiale rurale (MFR) de Monteux, puis un bac pro 'Conduite et gestion d'une exploitation agricole' à celle de Richerenches. Et, enfin, un CAP de conducteur routier et de transport de marchandises, afin de conduire les poids lourds de l'entreprise d'expédition.
Aujourd'hui, l'EARL de La Perrand, c'est 170 hectares de terres en propriété ou en location, dans un rayon de cinq kilomètres autour de l'exploitation. "Nous continuons à faire la culture des céréales, que nous commercialisons par le biais de la CAPL. 40 hectares de terres sont dédiés au maraîchage, en rotation, et nous sommes équipés de 3 hectares de tunnels froids", résume le jeune exploitant de 30 ans.
Comme il y a un siècle, l'exploitation marche donc sur deux jambes : les grandes cultures et le maraîchage. "Nous commercialisons nous-même nos melons, grâce à la SARL créée par Gaston Serguier", explique Julien. "Et nous les expédions dans toute la France. Nos tomates sont en partie revendues aux industriels : Louis Martin dans le Vaucluse ou Raynal & Roquelaure, dans l'Aveyron, et pour une autre partie, revendues pour être incorporés dans les salades Pierre Martinet, dans l'Isère."
Le reste de la production maraîchère est destiné au point de vente directe. "Nous les ouvrons de la mi-mars à la mi-septembre. Cette année, nous venons de déplacer de quelques mètres le point de vente de Caritat, du fait des travaux d'aménagement de la voie Venaissia." Ces points de vente sont animés en partie par des emplois saisonniers, venus renforcer l'équipe de l'EARL, qui compte sept salariés permanents.
Les asperges, menées en plein champ, et en partie sous chenilles pour satisfaire les consommateurs au plus tôt, sont - avec les fraises - les premières productions proposées aux clients à l'ouverture des deux points de vente. "Nous privilégions les cultures en sol et des variétés locales très appréciées : la verte et la violette pour l'asperge, et la cléry pour les fraises", précise Julien. "Nos clients aiment des produits riches en goût. C'est la raison pour laquelle ils font l'effort de venir dans un point de vente fermier."
Julien compte bien poursuivre sur la voie tracée par ses parents, grands-parents et arrière-grands-parents, en marchant toujours sur ses deux jambes, céréales et maraîchage. Mais il ne s'interdit pas de garder l'esprit ouvert : "Il y a deux ans, nous avons décidé de planter quatre hectares d'amandiers. Le cours des céréales, à ce moment-là, était en baisse, et la demande sur l'amande de plus en plus forte. Nous gardons la possibilité d'évoluer, car on ne sait jamais ce qui peut se passer."
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