cerise coteaux du ventoux
L'ODG Fruiventoux et l'AOPn 'Cerise de table' organisaient jeudi dernier une réunion d'information à destination des producteurs de cerises. Au menu : le dispositif d'aide lancé la semaine dernière, et le 'Méta plan' annoncé contre Drosophila suzukii.
"Un 'Méta plan' contre la droso, c'est bien. Mais un 'Méga plan' pour la cerise, c'est encore mieux", lançait René Reynard, président de l'ODG Fruiventoux.
© Crédit photo : HOCQUEL A - VPA
"Quand on fait des propositions, ça avance !" C'est avec ces mots d'introduction que René Reynard, président de l'ODG Fruiventoux, a lancé la rencontre d'information 'Cerise', qui se déroulait jeudi dernier, à La Boiserie de Mazan. Quelques jours après l'annonce du dispositif d'aide exceptionnelle (lire notre édition de la semaine dernière), et avant la grande annonce ministérielle concernant le 'Méta plan' de lutte contre Drosophila suzukii, un plan inter-filière, d'ici fin 2023- début 2024, il n'en fallait pas plus pour redonner un peu de baume au cœur des cerisiculteurs, bien malmenés ces dernières années.
D'autant que, comme l'expliquait Alexandra Lacoste, directrice de l'AOPn 'Cerise de table', entre les deux derniers recensements agricoles, "la France a perdu 21 % de ses surfaces en cerises, et 36 % de ses producteurs". Pas de quoi se réjouir donc, juste de constater une augmentation du verger moyen assez logique de 23 % des surfaces par producteur, avec "en moyenne 2,90 hectares, sachant que 62 % des exploitations font moins de 2 hectares, et que 13 % des exploitations détiennent 53 % du verger national."
Bref, la technicité sur l'atelier cerise est de plus en plus complexe, avec une extrême variabilité de production : "Cette année, pour les adhé- rents de l'AOP, nous sommes à - 30 % de récolte suite aux pluies, aux dégâts de suzukii mais aussi de rhagoletis", pointait-elle.
"Un 'Méta plan' contre la droso, c'est bien. Mais un 'Méga plan' pour la cerise, c'est encore mieux", relançait René Reynard, plaidant pour que ce "Méga plan incite les agriculteurs à planter maintenant pour récolter la cerise dans cinq ans, quand on aura tout réglé", lançait-il à destination producteurs et élus présents.
Planter maintenant nécessite donc d'avoir a minima confiance en l'avenir. Et face à la panoplie peau de chagrin des moyens de lutte phytosanitaires - les quatre matières actives autorisées cette année n'ont pas permis de tenir la pression des mouches, ni l'argile - seuls les filets offrent un véritable bouclier. Manon Julien, technicienne de la Chambre d'agriculture en charge du GIEE 'Ventoux durable', a présenté les résultats obtenus sous filets cette année, tandis qu'Aliénor Royer, pour La Tapy, dévoilait les premières données de l'essai lancé l'an passé sur la comparaison de cinq filets sur monorang.
Des résultats probants, qui ont fait dire à René Reynard que c'était "la seule solution pour être là demain", et qu'il fallait donc "couvrir, même une petite surface de production", car le train des aides, de la Région Sud notamment, "ne passerait sans doute pas deux fois. Il faut nous rassembler pour avoir a minima dix hectares couverts. C'est la surface minimale pour rentabiliser une calibreuse moderne, équipée d'un système hydrocooling performant, qui nous permettra demain d'être encore sur les marchés".
Sur les aides justement, Bénédicte Martin, vice-présidente de la Région Sud, a détaillé les soutiens régionaux et la politique de la collectivité : un soutien à la recherche, avec un budget sanctuarisé pour La Tapy, et des essais qu'elle finance, à l'image des ombrières installées sur cerisier cette année au Campus Provence Ventoux de Carpentras. Sur le soutien à la plantation et l'adaptation du verger, la Région a revu à la hausse son aide pour les filets à hauteur de 40 % (au lieu de 20 %) et augmenté le plafond éligible à 80 000 € par dossier, avec une bonification pour les jeunes et les zones de montagne, "des aides cumulables avec l'aide rénovation du verger pilotée par FranceAgriMer", rappelait l'élue. Par ailleurs, la Région a aussi mis en place un outil qui prend tout son sens aujourd'hui avec l'inflation : la garantie bancaire, qui vient en soutien des projets bancaires en abaissant le coût de la garantie de moitié, ainsi qu'un prêt d'honneur accession de 30 000 € pour les jeunes agriculteurs. "Enfin, sur les filets, nous échangeons aussi avec l'État et la Draaf pour voir comment compléter les aides régionales et européennes avec une aide d'État, afin d'avoir un levier très incitatif." Des aides soutenues par le Département, puisque Christian Mounier a rappelé que le Conseil départemental épaulait à hauteur de 36 000 € la filière cerise, et que "désormais, la priorité était d'investir massivement sur les réseaux hydrauliques".
De passage dans la commune, la préfète, Violaine Démaret, a d'ailleurs rappelé toute la mobilisation de l'État à traiter l'urgence et les perspectives en même temps : "Nous voulons surtout nous projeter vers 2024 rapidement et être sur une stratégie pluriannuelle, avec ce 'Méta plan' annoncé mardi 7 novembre par le groupe de travail national, emmené par Hervé Durand".
Enfin, tout cela peut être amplifié par le plan de souveraineté et sa déclinaison régionale, présentés par Anne Souchaud, de la Draaf Paca, qui visent à présenter, d'ici fin février 2024, "la stratégie par bassin et par filière, autour d'une quinzaine d'espèces priorisées par les acteurs, avec lesquels nous sommes en train de construire cette stratégie".
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