« C’est vraiment dommage. Mais ce n’est plus Marrenon au service des coopératives, mais les coopérateurs au service de Marrenon », estime le président de Terres Valdèze, Thierry Blanc. © M.S.
« Je ne suis pas là pour détruire. Je suis là pour construire, mais dans ces conditions, il n’était plus possible de continuer », explique le président de la cave Terres Valdèze à la Tour d’Aigues, Thierry Blanc, visiblement touché par une décision qu’il sait lourde de conséquences. Le 29 juin, les 310 coopérateurs de la cave étaient appelés à se réunir en assemblée générale extraordinaire, pour se prononcer pour ou contre le renouvellement du contrat qui les lie à Marrenon. « Nous avons présenté la situation comme nous la voyons. Nous avons discuté. Et ils ont tranché, à plus de 75%. La décision n’est pas discutable », poursuit Thierry Blanc, avant de rentrer au cœur des raisons du malaise. Il regrette notamment que la gouvernance de Marrenon ne soit pas assez partagée, alors que « nous ne sommes que 8 caves adhérentes depuis le départ de Cabrières d’Aigues l’an passé ». Pour Terres Valdèze, la décision vient aussi d’un désaccord majeur en termes économiques sur les achats de vins de l’union.
Un plan de développement qui ne fait pas l’unanimité.
Les difficultés ont commencé avant que Thierry Blanc ne prenne la présidence de Terres Valdèze en 2008. En 2007, un projet est lancé à l’initiative de Marrenon, qui veut mutualiser l’ensemble des outils de production, en deux sites de production, au nord et au sud du Luberon. Un projet ambitieux qui demande aux 11 caves présentes de fusionner en 2… « Le projet a été imposé aux présidents des caves, mais n’a pas été accepté par la base. » Terres Valdèze est la première cave à laquelle le projet est présenté. Il est refusé par trois quarts des apporteurs. À partir de là, la suite est une succession de différents, de conciliations, de tentatives… Les relations avec Marrenon ont connu des hauts et des bas. Récemment, un plan de développement a été proposé « avec lequel nous ne sommes pas en accord sur les volumes, les couleurs et les styles de produits. En 5 ans, on ne peut pas tout chambouler. C’est un changement qui nécessiterait plus de temps. » Des désaccords portent notamment sur la répartition entre IGP et AOC. « Si nos producteurs s’orientent sur des IGP, c’est que leur terroir s’y prête, et qu’ils s’y retrouvent économiquement. Par contre, pour Marrenon, il est plus facile de valoriser des AOP que des IGP dans un contexte très concurrentiel. » Les coopérateurs de Terres Valdèze refusent ce plan de développement. « À partir de là, nous n’étions plus considérés. Il y a eu une perte de confiance totale. Et comme nous arrivions en fin d’engagement, nous nous sommes posé la question. » Si la décision s’est imposée, elle n’a pas été prise de gaîté de cœur.
Magali Sagnes
RéactionJean-Louis Piton, président de MarrenonMarrenon poursuit dans la stratégie engagée« Je n’ai pas encore reçu le courrier officiel annonçant le départ de Terres de Valdèze », précise lundi Jean-Louis Piton, simplement pour être clair en termes de formalisme. Quoi qu’il en soit « c’est une histoire douloureuse, comme peut l’être un divorce après 50 ans de mariage », enchaîne-t-il. « Ce n’est jamais une décision facile. Cette séparation n’est pas le signe de l’usure de l’amour, mais plutôt d’un désaccord sur notre vision d’un avenir commun. Nous avons passé du temps pour tenter de régler les problèmes sur le fond. C’est une belle histoire commencée il y a 50 ans et que nous ne poursuivrons pas tous ensemble. Depuis 2006, lorsque la crise a touché toute la région, nous avons mis en place un plan stratégique, que tout le monde ne partage pas. Des choix ont été faits et nous ne nous sommes pas mis en ordre de marche pour être un diffuseur volumique, pour faire de l’écoulement. Nous avons décidé de nous positionner sur de la construction de valeur. Je souhaite bonne chance à Terres Valdèze. Pour Marrenon, le monde ne s’arrête pas de tourner. Nous avons des atouts pour dépasser cette difficulté. Mais nous n’allons pas réécrire notre stratégie : nous poursuivons dans la même voie, mais nous allons adapter les moyens à mettre en œuvre. Nous continuons sur le chemin que nous écrivons, et sur lequel nous sommes en passe de réussir. » M.S. |
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