INDICATION GÉOGRAPHIQUEPROTÉGÉE
Reconnue par l'Inao en juillet 2018, l'IGP Terres du Midi a été pensée et conçue comme une dénomination régionale d'assemblages, pour contrer le vieillissement des IGP de département et atteindre de nouveaux marchés. Adossée à l'interprofession Inter Oc, l'IGP connaît une progression des sorties de chais, à 116 000 hectolitres.
Florence Barthès, directrice d'Inter Oc, Ludovic Roux, président de Terres du Midi, et Laurent Cutzach, animateur de l'IGP et responsable d'antennes (Aude, P-O) à La Coopération agricole Occitanie, le 12 janvier, au siège de Pays d'Oc, au Domaine de Manse, à Lattes.
© Crédit photo : PhD
Pour sa quatrième campagne, l'IGP Terres du Midi rend son président optimiste, comptant sur un "vrai lancement volumique", sur ce dernier millésime. Depuis la naissance, en 2018, de l'Indication géographique protégée, complémentaire à Pays d'Oc et couvrant la même aire, Ludovic Roux l'annonce sereinement : "le bébé se porte bien". À l'issue de l'assemblée générale du 12 janvier, à Lattes, le président affichait une relative confiance en l'avenir de l'IGP du bassin Languedoc-Roussillon, dans un contexte où les IGP commencent à peser dans le marché français.
Que ce soit du côté du négoce, qui continue de s'approprier la marque, déclinée en MDD (marques de distributeurs) dans les rayons de la grande distribution, principal canal de commercialisation, ou en se maintenant à l'export, Terres du Midi fait son bonhomme de chemin dans le bassin. L'IGP a enregistré des sorties de chais annuelles à 116 000 hectolitres, à fin novembre 2022, soit 15,3 millions d'équivalent cols, auxquels s'ajoutent 46 000 hl de changement de dénomination avec les IGP départementales au négoce. Forte d'une zone viticole importante, permettant de disposer d'un sourcing plus large qu'à l'échelle départementale, et d'un rapport qualité prix "performant", selon Ludovic Roux, l'IGP Terres du Midi consolide patiemment son assise.
Malgré la vague de gel qui a "coupé" l'éclosion de Terres du Midi dans son élan, les volumes revendiqués à date en 2022 (71 167 hl) ont été supérieurs à ceux de la récolte d'avant 2021 (+ 29 %), et les volumes commercialisés (162 000 hl), maintenus. "15 millions d'équivalent cols, ce n'est pas rien", déclare le président Ludovic Roux, satisfait que le négoce et la grande distribution aient souscrit à cette récente IGP, dont l'objectif initial était de regrouper l'offre régionale des quatre dénominations d'IGP de département (Aude, Hérault, Gard et Pyrénées-Orientales), sans interférer avec les IGP Pays d'Oc. "Le nom 'Terres du Midi' plaît énormément au négoce", atteste Florence Barthès, directrice générale d'Inter Oc, qui mise sur une "construction réelle de segment, de gamme et de marque", sans faire figure de "sous-produit de Pays d'Oc", tient-elle à préciser.
Permettant de disposer d'un sourcing suffisant en région, sans se limiter aux périmètres des IGP de département, le positionnement de Terres du Midi "montre qu'il n'y a pas de concurrence avec les autres IGP", constate Florence Barthès. "On remarque que le Gard se maintient en IGP et fait aussi pas mal de Terres du Midi", ajoute Ludovic Roux.
En structurant les rayons de la grande distribution, qui représente 68 % du créneau de commercialisation de l'IGP, les MDD, en Bag-in-box ou en fontaines à vin comme en bouteilles, permettent de fournir la grande distribution avec près de 110 000 hl (14,6 millions de cols). Si le marché total a accusé un recul de - 5,9 %, l'IGP Terres du Midi limite la casse, avec une baisse de 1,6 % (- 1 802 hl). À l'export, la tendance globale est au déclin. Mais comptant pour 29 % de la commercialisation de Terres du Midi, exportée dans 58 pays (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Chine, États-Unis), le marché n'enregistre pas de recul, en raison d'un souci de chiffres de déclaration à l'export, suite à un changement de méthodologie dans la collecte des données douanières, signale Florence Barthès. "On va travailler avec l'aval pour régler cela. Le vin français est toujours réputé dans le monde", appuie la directrice générale d'Inter Oc. Bien que la consommation de vin ralentisse en France, les volumes en IGP sont bien là, d'où la volonté du président de "trouver des marchés à l'export".
Particularité de Terres du Midi, l'IGP est grandement marquée par le rosé, couleur qui pèse dans la balance, à 90 %, alors que sur le blanc (4 %), l'équipe est dans l'attente d'une évolution, et que le rouge (6 %) continue son déclin, en volume comme en prix. Sur le marché du vrac, le rosé pèse 54 578 hl sur les 60 728 hl (8,1 millions d'équivalent cols), à 79,72 €/hl, pour une moyenne des trois couleurs de 79,44 €/hl. Le rouge est contractualisé à 68,34 €/hl, quand le blanc dépasse les 90 €/hl (93,05 €/hl).
Du produit d'appel en conditionné (1,99 € la bouteille de rosé IGP Terres du Midi, rosé ou rouge, ou des cartons de six à 9,99 €), 'bobo' ou 'classique' en version bouteille, ou en Bib (3 l à moins de 12 €) à du plus haut de gamme, dès 20 €, ou au-delà, comme une bouteille des Domaines Paul Mas à près de 50 €, la gamme Terres du Midi offre ainsi "un panel très large", tout en aidant à écouler des volumes en rouge, note Florence Barthès.
Entre les Vignerons coopérateurs et les Vignerons indépendants, 84 opérateurs sont déjà déclarés sur le segment Terres du Midi, soutenus par "des actions de promotion et de visibilité en rayon", indique Laurent Cutzach, animateur de l'IGP. Outre l'affichage des certifications HVE et Terra Vitis, et de la mention 'Indication géographique protégée', souvent sur l'étiquette frontale, Terres du Midi a vu ses premières gammes de bio arriver sur le marché. La consommation en berne actuellement sur le bio engendre la création de ces nouvelles gammes "pour écouler ces produits et aller chercher de nouveaux marchés".
En vue d'ancrer l'IGP durablement, un des objectifs d'avenir est "d'accentuer la contractualisation pluriannuelle en Languedoc-Roussillon", annonce-t-elle, afin que la production "garantisse des volumes régulièrement", en fonction de la récolte et pour répondre à la demande du négoce.
À moyen terme, Ludovic Roux table sur 300 000 hl en sorties de chais, d'ici 15 mois, avant de viser 1,5 Mhl, "le temps que le négoce se l'approprie", une fois le premier palier assuré, tout en restant prudent sur les volumes qui sortiront dans cinq ou six ans. D'ici là, l'IGP aura intégré les cépages résistants à son cahier des charges, les mêmes que pour les IGP Pays d'Oc et les IGP de département. Une réflexion sur des vins à faible taux d'alcool est aussi à l'étude, pour garantir une fraîcheur et un fruité recherchés par de nouveaux consommateurs.
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