France 26/07/2023
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abricot

Tensions palpables sur le marché

La campagne abricot a démarré autour du 15 mai avant de monter en pression doucement. En juillet, le marché s'est durci en raison de l'accumulation de plusieurs facteurs, entraînant des rencontres avec les grossistes notamment.

Autre caractéristique de l'année : la difficulté à obtenir les niveaux de sucre (Brix) habituels, en juin notamment, en raison des mois de mai et juin pluvieux dans les zones de production françaises.

© Crédit photo : PhD

Les toutes premières cueillettes d'abricots français ont commencé en semaine 20, mais les volumes significatifs mis en marché sont arrivés une dizaine de jours plus tard, et surtout en semaine 22. Sur l'ensemble de la saison, les prévisions effectuées par l'AOP 'Pêches et abricots de France' tablent sur un volume légèrement inférieur aux prévisions de l'an passé, aux alentours de 64 000 tonnes commercialisées pour un potentiel global proche de 80 000 t, soit 65 % de la production nationale.

Malgré des conditions climatiques fraîches et pluvieuses en mai et juin, la récolte est dans la normale au niveau du calendrier de commercialisation, avec un pic atteint début juillet, soit un peu plus tard que ces dernières années, où la dernière semaine de juin constituait la plus forte période de cueillette (hors bergeron). "Compte tenu de l'échelonnement des ventes de bergeron sur trois semaines à partir de la semaine 28, il convient de relativiser le 'pic' de la semaine 27, et d'augmenter le disponible des semaines 28 à 30, pour un volume de 6 000 à 7 000 t par semaine", envisageait l'AOP, le 19 mai dernier.

Plus de 500 000 tonnes au niveau européen

Au niveau européen, les prévisions présentées lors de la dernière édition du Medfel, le 26 avril dernier, montraient que la France était relativement épargnée au niveau climatique, contrairement à l'Espagne ou l'Italie, touchées respectivement par la sécheresse et de fortes pluies. Ainsi, la prévision de récolte européenne s'établissait à 503 000 t (- 7 % vs 2022, mais - 7 % vs la moyenne 2017-2021). L'Espagne retrouve un niveau de près de 100 000 t, plus conforme à son potentiel, mais la sécheresse impacte la prévision ; sur Murcie, la production accuse 30 à 40 % de baisse, en lien avec les fortes chaleurs et un risque élevé de ne pouvoir aller au bout des cueillettes. En Catalogne et Aragon, le risque est majeur : la fermeture du canal d'Urgell (irriguant 50 000 hectares) apporte un témoignage clair sur la problématique.

En Italie, la campagne a démarré par les régions du Sud, dans l'attente de basculer sur les régions septentrionales touchées en mai par des inondations et des orages de grêle.

En France, la sécheresse a nettement impacté le déroulement de la campagne dans les Pyrénées-Orientales, tandis que la grêle touchait également quelques zones de production (Baronnies, Isère, Sud Drôme, Provence, Crau, Gard...), avec cependant des dégâts non significatifs à l'échelle nationale.

Le sucre manque

Autre caractéristique de l'année : la difficulté à obtenir les niveaux de sucre (Brix) habituels, et les risques de produits évolutifs, car gorgés d'eau. "Nous vous proposons d'adopter une position de tolérance, dans l'attente d'un retour à la normale qui devrait arriver avec les cueillettes de la semaine prochaine," lançait l'AOPn, en juin, à l'attention des opérateurs.

Sur le marché justement, les premières semaines de commercialisation ont été marquées par les difficultés vécues dans la région d'Émilie-Romagne et de Murcie, entraînant des fortes limites d'offre et la fin prochaine de la saison Espagne : sur les cinq premières semaines (semaines 17 à 21), les importations ont subi une baisse de 26 % par rapport à la moyenne 2018-2022.

Les apports importants ont repris début juin, avant d'augmenter progressivement, avec un climat estival au nord de la France, nettement plus humide au sud, ce qui n'a pas été sans conséquence sur la commercialisation. Ainsi, en juillet, si les problèmes qualitatifs étaient pour la plupart résolus sous couvert d'un retour de bonnes conditions d'ensoleillement, plusieurs facteurs défavorables sont venus enrayer la machine de vente.

La machine s'enraye

Tout d'abord, l'attitude d'achat des consommateurs, en lien avec la baisse du pouvoir d'achat et une demande orientée fortement sur le prix. Ensuite, les manifestations fin juin un peu partout en France ont entraîné un coup de frein au commerce de nombreux centres-villes et agglomérations, sans compter une concurrence étrangère très forte sur les marchés d'exportation (Allemagne, Benelux...). "Pour les producteurs français, expédier leurs fruits vers ces pays oblige à concéder des tarifs très inférieurs au coût de revient," notait d'ailleurs l'AOPn dans sa newsletter de juin. "Ce contexte a entraîné une lourde chute des cotations, largement inférieures aux années précédentes. En dehors du marché 'organisé' des GMS, des fruits ont été proposés 'en prêt à vendre' au réseau de grossistes par des producteurs sans solution commerciale. La situation a pris des proportions inédites. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'intervenir, dans un triple objectif : promouvoir la vente des abricots dans le plus grand nombre de points de vente possible ; satisfaire les consommateurs, en leur proposant des fruits de qualité, à un prix abordable ; respecter les producteurs et le coût de revient de leur production", rappelait l'AOPn.

Suite à cette mobilisation, l'AOPn annonçait que huit enseignes avaient répondu favorablement : Aldi, Auchan, Casino, Carrefour, Cora, Intermarché, Leclerc et Lidl. Le 21 juillet, l'AOPn, l'Union des grossistes de France et la FNPFruits annonçaient qu'un "canal de discussion" était ouvert pour suivre au plus près l'évolution de la crise. "À court terme, les entreprises de gros mettront en avant en priorité les fruits français, en renforçant le dialogue vendeurs-acheteurs pour tenir compte des besoins de chacun. Les démarches d'identification (Vergers écoresponsables, Haute valeur environnementale, signes officiels de qualité...) seront plus particulièrement soutenues. À moyen terme, ils ont décidé de travailler à l'adaptation des produits à la demande des consommateurs, aussi bien sur le marché du commerce de détail que de la restauration collective."

C. Zambujo, d'après documents •

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