84 27/01/2023
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FDO 84

Restructuration collective pour avancer ensemble

À l'approche de la nouvelle Pac, et alors qu'un nouveau dispositif d'aide à la lutte contre la prédation du loup se met en place, les éleveurs de la Fédération départementale ovine se retrouvaient pour faire le point. Questions techniques au rendez-vous, mais surtout, la désignation d'un nouveau conseil d'administration pour élire prochainement un président.

Photo de groupe pour immortaliser ce que tous espèrent être un nouveau tournant pour le syndicat, plus collectif et dynamique.

© Crédit photo : ML

Après quelques années à porter le syndicat à bout de bras, Émilien Bonnet, éleveur à Lioux, avait décidé, en mai 2022, de passer la main de la présidence de la Fédération départementale ovine de Vaucluse (FDO 84). Sans présidence ni réel conseil d'administration, le syndicat avait tout de même acté un fonctionnement par binôme sur les sujets clefs de l'avenir du métier1 : Pac, prédation, chiens de protection... Ils sont nombreux.

"Cette dernière discussion proposait un mode de fonctionnement intéressant, et ces six personnes formaient ensemble un début de nouveau conseil d'administration. Mais il faut bien quelqu'un pour faire remonter les discussions. Nous avons besoin d'un président pour chapeauter le tout, mais ne pouvons le laisser seul. Émilien l'a été, ça a été décourageant. Mais pour qui cela ne l'aurait-il pas été ?", interroge François Constantin, éleveur à Aurel, le jeudi 19 janvier, lors de l'assemblée générale organisée à Carpentras.

Pas de nouveau président toutefois, mais un véritable conseil d'administration enfin désigné, composé qu'une petite quinzaine d'éleveurs dont la majorité était présente. Ils savent ce qui les attend, mais semblent convaincus de l'importance de ne pas laisser mourir à petit feu le syndicat.

Une multiplicité de sujets à envisager

"Qu'on soit au conseil ou pas, on amènera toujours un avis", insiste Pascal Petit, éleveur de mourerous à Pernes-les-Fontaines. Il tient en effet à souligner la nécessité de ne pas rester seul avec ses problèmes. D'autant que le métier se complexifie un peu plus à chaque nouvelle réglementation.

Chiens de protection des troupeaux, indemnisations et aides, politique agricole commune (Pac)... La liste est longue. "Le pastoralisme était quelque chose de si simple que l'on a rendu si compliqué. Il est de plus en plus difficile de monter au combat individuellement, tant les facteurs se cumulent. D'où l'importance d'avoir une équipe qui travaille dans le même sens, pour défendre le métier tel qu'il est dans la réalité", ajoute François Constantin.

Outre les lourds sujets administratifs, l'assemblée générale aura également permis de faire un retour sur les événements. La foire aux agnelles et aux béliers Préalpes du Sud, organisée le 7 août, aura dépassé les attentes. "Après le Covid, il s'agissait d'un redémarrage et nous avions l'inquiétude de ne pas parvenir à remobiliser autant qu'avant. Le succès de l'évènement nous montre que nous possédons encore une variable d'ajustement à la hausse", assure Claire Merland, directrice de la FDO 84. De nouveaux événements se préparent ainsi pour 2023, tandis que les dossiers de subventions sont en train d'être réalisés.

Les demandes d'aides se dématérialisent

Alors qu'une réunion de présentation du nouveau dispositif dématérialisé pour les demandes d'aides était réalisée le 16 janvier, Jean-Michel Brun, chef du service d'économie agricole de la Direction départementale des territoires (DDT), profite de l'assemblée pour proposer quelques éclaircissements aux éleveurs présents.

Pour la première fois, tous les dossiers passeront effectivement par une téléprocédure, via la plateforme Safran (lire ci-contre). Selon le chef de service, le changement 2023 se fait donc plus sur la forme que le fond : "Ce qui est nouveau, c'est cet outil, avec le passage au numérique. La principale difficulté est sûrement là, et nous avons conscience que ce ne sera pas toujours facile, car ça vient bousculer les habitudes. Cela dit, vous l'avez déjà fait avec la Pac". Pour accompagner les éleveurs dans la saisie, des permanences téléphoniques seront assurées, et une nouvelle cheffe d'unité 'Investissements et gestion des risques agricoles' de la DDT, Marie Veyrac2 viendra en appui. Si la première saisie est estimée à environ trois heures, celles des années suivantes devraient prendre moins de temps, une partie des données étant conservée et reproposée automatiquement.

La plateforme est ouverte, mais il est toutefois demandé d'attendre la publication des arrêtés préfectoraux concernant les zonages pour 2023 (voir encadrés). "Dans l'attente, nous encourageons les éleveurs à préparer leur projet, les éléments justificatifs, ainsi qu'à créer leur compte Safran, afin d'être prêt à saisir leur demande", précise Marie Veyrac.

Nouvelle étape dans la dématérialisation, la plateforme Safran devrait à l'avenir continuer d'évoluer, n'accueillant plus exclusivement les éleveurs. Un outil de paiement devrait également être développé ultérieurement, annonce d'ores et déjà Jean-Michel Brun.

La Pac, cristallisatrice d'interrogations

Directement lié, l'autre sujet suscitant une attention particulière n'est autre que l'arrivée de la nouvelle Pac. Pour les explications les plus techniques, Jean-Louis Blasco proposait son éclairage de consultant : "L'essentiel de la Pac est reconduit, mais il y a quelques évolutions sur lesquelles il faut être attentifs, notamment pour l'élevage". Parmi elles, le taux de chargement demandé pour l'admissibilité des parcelles fait déjà grand bruit chez les agriculteurs. Avec un taux minimal de 0,2 UGB (unité de gros bétail) par hectare retenu au niveau national, certaines exploitations du sud de la France se sentent lésées.

"Dans nos échantillons test, sur 21exploitations du Vaucluse, seules 8 seraient impactées par ce changement. En comparaison, c'est plus de 50 % des exploitations varoises", reconnaît le consultant. S'il y a encore un espoir de voir des modifications intervenir, il estime toutefois que la réponse apportée par le ministre est, pour le moment, peu favorable : "Il y a un souhait d'uniformiser ce taux sur 38 départements. Mais cela pose problème dans les exploitations chez nous. Le texte permet un taux de chargement différent, mais il manque une volonté politique, d'où l'intérêt d'une mobilisation au niveau régional sur la question". D'autres changements sur l'éligibilité des demandeurs, le portefeuille des Droits à paiement de base (DPB), les îlots ou encore le remplacement du verdissement par l'écorégime viennent compléter les modifications. Malgré les compléments d'explication, l'incertitude des éleveurs, toujours attentifs, reste au plus haut. 

Manon Lallemand •

Zonage 2023

À l'heure de ce bouclage, les arrêtés préfectoraux définissant le zonage 2023 - par le préfet de région Aura pour le cercle 0, et la préfète du Vaucluse pour les cercles 1 à 3 - étaient en cours de signature (lire ci-contre)

La FDO et la DDT rappellent conjointement l'importance de systématiser les signalements d'attaques de loup et d'indices de présence, qui permettent d'attester la véracité de la prédation dans certaines zones.

Il est recommandé d'attendre la publication officielle des arrêtés, sous peine d'inéligibilité des dossiers.

Manon Lallemand •

Les élevages les plus prédatés pourront entrer en cercle zéro

Un arrêté publié au Journal officiel le 31 décembre 2022 modifie le cadre d'indemnisation des moyens de protection contre les prédateurs, notamment en faisant évoluer la définition du cercle zéro pour le loup. Les fermes "qui ont fait l'objet d'au moins trois constats de dommages ayant donné lieu à au moins une victime indemnisable au titre de la prédation du loup au cours de l'année N-1 ou N et qui ont supporté des dépenses de protection excédant les plafonds d'aide du cercle 1" pourront être définies comme cercle zéro, même si leur commune dans son ensemble ne remplit pas les conditions. Défendu par la FNO, ce dispositif permettra de faire bénéficier tous les élevages les plus prédatés des dispositions du cercle zéro, dont les tirs de défense mixtes (trois tireurs simultanés) et le déplafonnement des aides au gardiennage au-delà de 90 jours de pâturage. Le texte crée également, pour le loup comme pour l'ours, une nouvelle aide à l'achat de chien, avec un plafond de 750 €/an, en plus des enveloppes de 4 000 à 8 000 €/an pour l'entretien des animaux de protection. En conséquence, les plafonds annuels de dépenses totales de protection sont revus légèrement à la baisse, jusqu'à 31 250 €/an au maximum pour un troupeau de plus de 1 500 bêtes protégé par gardiennage.

Manon Lallemand •

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