Bruno Vila et ses associés ont investi dans une centrale de cogénération qui produit 4600 kWatts/h et assure le chauffage des serres. ©NH
« Cela coûte cher de produire en France : les entreprises ont besoin de compétitivité. Les nouvelles techniques peuvent apporter cette compétitivité et une meilleure maîtrise de la production », analyse Bruno Vila, secrétaire général de Légumes de France et de la FDSEA 66, co-organisatrice du congrès, qui se tiendra à Perpignan la semaine prochaine.
Les serres nouvelles technologies ou éco-serres sont aujourd’hui très perfectionnées. Elles permettent notamment de mieux gérer la température et l’humidité, de souffler de l’air, d’avoir moins d’ouvrants, ce qui limite l’entrée d’insectes nuisibles et facilite la lutte intégrée… « Il faut compter 1 million d’euros par hectare pour une serre classique, contre 1,4 millions pour une éco-serre », précise Bruno Vila qui a beaucoup investi dans ces serres avec ses cinq associés. L’investissement qui a été couplé avec un système de cogénération ou de récupération de chaleur. Les systèmes de cogénération permettent de produire de l’électricité à partir de moteurs fonctionnant au gaz naturel. L’électricité est vendue à EDF et la chaleur issue du refroidissement des moteurs, ainsi que les fumées, chauffent les serres. Le CO2 dégagé est également récupéré pour augmenter la concentration en CO2 de l’air de la serre, et ainsi améliorer la photosynthèse des plantes. Bruno Vila a mis en place une centrale de cogénération depuis 14 ans à Saint Cyprien (66) avec un contrat de 12 ans. Elle fonctionne du 1er novembre au 31 mars, période où l’électricité est la plus chère, et couvre 80 % de ses besoins en chauffage. Sur cette période, 4600 kW/h sont produits, soit l’équivalent de la consommation/h d’un village de 4600 habitants. Le reste de l’année, une chaudière à gaz ou à biomasse assure le chauffage des serres. L’économie d’énergie calculée représente 70 à 80 % du coût de chauffage (soit 20 % du coût de production). Au terme du contrat, il faut en général faire une rénovation des moteurs ou réinvestir dans de nouveaux moteurs qui auront une meilleure performance énergétique. Coût de l’investissement 3,2 millions d’euros environ. Ces investissements s’avèrent indispensables pour les grosses exploitations : « Si nous n’avions pas ça aujourd’hui, nous ne serions plus là », assure Bruno Vila.
Et pour les petites entreprises ?
Le système de cogénération s’est développé depuis quatre ans pour les plus petites structures (3 ha environ). Reste aussi l’alternative des chaudières à biomasse. Une centrale biomasse produit de la chaleur par la combustion du bois ou de matières végétales ou animales (énergies renouvelables moins onéreuses). Néanmoins le gaz étant une énergie compétitive aujourd’hui, les chaudières à gaz demeurent encore une alternative intéressante.
Il existe aujourd’hui de nouvelles formes d’énergies renouvelables comme la récupération de chaleur sur sites industriels. Bruno Vila et ses associés ont investi dans un tel projet dans les Landes en installant il y a cinq ans 15 hectares de serres à côté de puits de pétrole en fin de vie, qui puisent avec le pétrole de l’eau chaude à 53 °C réutilisée pour chauffer les serres.
Dans le même registre, ils ont également élaboré un projet de récupération de chaleur dégagée par des incinérateurs d’ordures ménagères. Cette énergie locale non utilisée permet ici de chauffer 10 ha de serres, sans parler des emplois créés par ces installations.
Quels financements pour faciliter ces investissements ?
Il existe de nouveaux modes de financement hors cadre bancaire. Miimosa par exemple est une société nationale de « crowd founding », société qui cherche des fonds auprès de particuliers pour des projets allant de 5 000 à 15 000 €. Les particuliers financeurs reçoivent une contrepartie en nature. La Société Agroinvest, société à capital risque, finance des projets plus importants. En termes de cautionnement bancaire, BPI et Siagi peuvent cautionner des projets respectivement supérieurs à 750 000 € ou inférieurs à 750 000 €. Enfin, il ne faut pas oublier les fonds régionaux de garantie pour l’agriculture qui apportent de réelles garanties bancaires.
Nathalie Hugues
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