Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse 01/06/2023
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Syndicat porcin

Passage de flambeau sous le signe de la vigilance et du bien-être

Certains éleveurs et collaborateurs du syndicat n'avaient connu à la présidence que Gérald Moretti. Cette année acte le passage de témoin à Vincent Robert, éleveur à Saint-Andiol, déjà vice-président depuis quelques années.

Gérald Moretti, jusqu'ici président du syndicat et du groupement, devient président d'honneur de ce dernier, et laisse la place à son successeur pour la présidence des deux entités : Vincent Robert.

© Crédit photo : ML

Avec sérieux et émotion, Gérald Moretti signait, mardi 23 mai, sa dernière assemblée générale en tant que président du Syndicat porcin des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse (A3P). Que de travaux menés en plus de 20 ans ! "Mais il est temps de passer la main", confie-t-il. À la fin de la matinée, c'est son vice-président, Vincent Robert, éleveur à Saint-Andiol (13), qui prend donc le relais. Mais Gérald Moretti n'abandonne personne et devient président d'honneur d'A3P.

Et il y en avait des choses à aborder, le jour de cette assemblée. Assisté de son vice-président et de Laure Éon, technicienne vétérinaire du groupement, Gérald Moretti a déroulé le bilan de l'année précédente. Dans son rapport moral, il évoque une activité stable et un suivi technique de qualité, tant pour les différents Groupements de défense sanitaire (GDS) que pour l'association A3P. "Merci de la faire vivre pour faire exister la filière porcine sur notre territoire", signe fièrement le président, en clôturant sa mandature.

À sa suite, Laure Éon détaille les divers points techniques assurés tout au long de l'année : notifications pour le compte des éleveurs, dépôts de dossiers pour la Région Sud, formations bien-être, visites sanitaires... Pas le temps de se laisser aller ! "Pour 2023, les visites sanitaires porcines se feront sur le thème du bien-être. Elles concernent toutes les personnes possédant deux cochons au minimum et référencées dans nos bases de données. L'objectif est de sensibiliser au bien-être et de montrer qu'il est pris en considération. Bien sûr, nous savons comment nous travaillons. Mais nous avons besoin de le prouver au grand public. C'est la raison pour laquelle nous devons réaliser ces visites, mais aussi des formations, ou encore rechercher la reconnaissance de nos bonnes pratiques par l'obtention de labels", développe la technicienne. Les élevages aux numéros EDE pairs sont visités cette année et ont lieu depuis février, les impairs le seront en 2024.

La crainte de la PPA toujours présente

En Europe, la situation continue de se compliquer. À l'aide d'une carte, Laure Éon présente les zones de foyers sauvages et en élevages de Peste porcine africaine (PPA) : "Ce qui nous inquiète, c'est surtout la faune sauvage. Le dernier sanglier porteur et connu à proximité a été repéré à 55 kilomètres de la frontière entre l'Italie et la région Paca". Proche donc, et au-delà des barrières posées en Italie.

Tous sont en recherche de solutions. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes et le Var, tous les élevages références ont eu des visites biosécurité obligatoires. "À la base, ça devait être dans toute la région. Mais finalement, il y a eu une diminution de l'épidémie. Nous sommes maintenant en reprise, et il faudrait peut-être accentuer les sollicitations pour un suivi maximisé dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, d'autant que toute une partie des nouveaux éleveurs n'ont pas encore été audités du tout", affirme la vétérinaire.

Vincent Robert note quant à lui un déficit d'information des mairies, qui prennent peu en compte les alertes autour de la PPA. Avec la grippe aviaire, pas de problème.

"Mais la peste des cochons relève d'une autre affaire" relève le nouveau président. D'où l'intérêt de maintenir la vigilance, les efforts faits permettant de protéger chacun si un voisin peu scrupuleux ne fait pas le travail correctement. L'Anses évoquent la possibilité d'un vaccin d'ici quatre à cinq ans, il est donc impératif de ne rien relâcher d'ici là.

"Nous ne pouvons pas concevoir que les éleveurs deviennent la variable d'ajustement"

Des jeunes s'installent, l'abattoir de Tarascon1 fonctionne bien, mais la maladie reste le point noir au tableau. D'autant plus que les producteurs font encore face à beaucoup de contraintes, sans compter que de nombreux animaux divaguent, rappelle Vincent Robert, en pensant notamment aux cochons de Marignane. "La ville a fini par s'en déclarer détentrice, mais cette affaire est encore compliquée. La séparation des mâles et des femelles devrait aider à éteindre le cheptel. Mais il y a aussi une colonie de sangliers installée pas très loin, et c'est là que nous devons intervenir pour faire comprendre à quel point le risque sanitaire et économique est élevé", confirme Benoîte Letavernier, cheffe du service 'Santé et protection animale, environnement' à la Direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône.

2023 dans le sillage de 2022

Le syndicat porcin relève quant à lui bon nombre de difficultés en 2022. "La production est sous le seuil de rentabilité, concomitamment avec la hausse du coût de l'alimentation et la baisse du prix du porc", affirme Gérald Moretti. Des aides accordées par les pouvoirs publics ont permis de limiter la baisse à environ 2 %, mais l'approche de l'hiver n'a pas aidé.

"Avec la hausse du coût du panier alimentaire des ménages, nous ne pouvons pas concevoir que les éleveurs deviennent la variable d'ajustement", poursuit-il.

Alors que la hausse accélérée de l'alimentation - + 31 % alors qu'elle avait déjà fait +13 % entre 2020 et 2021 - frappe les exploitations, il faudra se faire une raison : "On ne retrouvera jamais le niveau d'avant, même si une légère baisse se profile", note-t-on au fond de la salle.

Des aides biosécurités sont proposées par la Région Sud, le prochain appel à projets devrait avoir lieu en novembre. Un autre est actuellement lancé pour le contrat de transition agricole. La révision de la directive sur les émissions industrielles est entre les mains de la Commission européenne... Les changements sont nombreux pour la filière, mais il y a de l'espoir, chacun en est témoin.

Parallèlement, la structuration des régions à faible densité, représentées par 2 500 éleveurs porcins en France sur environ deux tiers du territoire (environ 18 % de la production nationale), est lancée. Une association a d'ailleurs été créée et officialisée lors du Salon de l'agriculture, notamment pour une meilleure représentation au niveau d'Inaporc, l'interprofession. 

Manon Lallemand •

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