Vaucluse 24/03/2023
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IGP Vaucluse

Notre salut passera par l'export

Réunis en assemblée générale dans leur tout nouveau bâtiment à Venasque, les IGP Vaucluse se sont penchés sur leur avenir dans un contexte compliqué, où les AOP sont en difficulté. Sans négliger le marché intérieur, ils souhaitent développer leur présence à l'export.

Vendanges de Montmartre, week-end gourmand d'Avignon, Salon de l'agriculture... les IGP Vaucluse souhaitent développer leur communication.

© Crédit photo : MS

"Après une année de gel en 2021 très préjudiciable, la conjoncture reste très préoccupante. Nous n'avons pas pu commercialiser pleinement la petite récolte 2021, puis la belle récolte de 2022 a rencontré des difficultés entraînant une demande de distillation, dont nous ne connaissons toujours pas les conditions", rappelle le président des IGP Vaucluse, Joël Reynaud.

Sur la campagne 2021-2022, 340 861 hectolitres ont été revendiqués, dont 334 731 hl de la récolte 2021, le reste sortant d'élevage, pour un total de 1 462 lots, dégustés à 100 % (1 % seulement des volumes ont été déclassés en vin de France). La majorité (84 %) a été revendiquée en IGP Méditerranée et 52 000 hl en IGP Vaucluse, "très impactée par le gel, avec des volumes divisés par deux", précise Mladen Grumic, son directeur.

"Dans cette période compliquée, où la consommation est en baisse", le président a proposé une augmentation de 5 centimes de la cotisation communication (la portant à 0,15 cts/hl), proposition adoptée. Elle permettra de créer de nouveaux rendez-vous, comme la participation à un salon export tous les deux ans, ou des actions presse, telle celle réalisée l'an passé avec la Revue des vins de France.

Agir sur le long terme

Les sorties de chais sur l'année civile 2022 sont en baisse de 12 % sur l'IGP Vaucluse "avec de très mauvais mois de mars, juin et juillet", souligne la directrice d'Intervins Sud-Est, Marine Gayrard. Les IGP Med produites en Vaucluse affichent elles aussi une baisse, mais moins importante de -5 % avec, dans le détail des couleurs : -16 % en rouge et -6 % en rosé. Les +20 % en blanc ne compensant pas, du fait des faibles volumes. Au global, l'IGP Med affiche une stabilité sur le total des volumes (-5 % en rouge, -1 % en rosé et +25 % en blanc).

Afin de mieux réguler les volumes mis en marché, Intervins a mis en place le projet VIP2C "qui, pour l'instant, ne concerne que le rosé. Mais il faudrait l'étendre aux rouges et blancs", estime Joël Reynaud. Le président fustige en revanche la possibilité qu'ont les producteurs de pouvoir modifier leur déclaration de vendange jusqu'au 31 juillet. Ce qui peut entraîner des perturbations sur le marché des IGP, avec l'arrivée de nouveaux volumes bien après les vendanges. "L'an passé, j'avais évoqué le besoin de rester positif, c'est toujours le cas. Mais si les mesures d'urgence sont les bienvenues, à long terme, nous devons nous prendre en main et progresser hors de la France, sans abandonner les marchés français."

L'inflation plombe les ventes en GD

En termes de prix, les volumes plus importants en IGP en 2022 ont entraîné une baisse des prix, surtout en Vaucluse, et en rosé : -20 % (82,03 €/hl contre 102,13 €/hl). L'IGP Med affiche -8 % à 97,49 €/hl (105,59 €/hl sur la campagne précédente). En rouge, la campagne a débuté vite et la baisse est moins forte (-6 % en IGP Med) et +17 % en IGP 84 rouge à 104,43 €/hl (contre 88,93 €/hl en 2021-2022). Le blanc est en légère baisse : 106,13 €/hl en IGP 84 (113,16 €/hl sur 2021-2022). Mais il y avait un manque de disponible sur la campagne précédente : 523 hl pour 2 228 hl sur 2022-2023.

L'année a été tirée par la grande distribution (+7 % en volume en IGP Med et Vaucluse, valorisé à 4 €/l en IGP Med et 3,20 €/l en IGP84), là où l'export a été moins performant. De même, les ventes au caveau restent très difficiles. Si les volumes d'IGP Med rouge ont progressé de +5 184 hl (+23 %), l'IGP 84 a perdu 3 709 hl, soit -78 %. "L'an passé, le rayon vins a affiché -6 % en hyper, avec une baisse de toutes les AOC, ce qui peut laisser imaginer un report sur les IGP", souligne le directeur des Vignerons indépendants de la Vallée du Rhône, Pierre Saysset, présent dans l'assemblée. Et, avec l'inflation, les prix ont bondi en GD de 14 % sur un an.

Pour Jean-Claude Pellegrin, président d'Intervins Sud-Est, la solution repose "sur quatre pieds, comme un tabouret bien stable" : d'abord, de beaux produits, "ce que l'on ne sait pas faire en AOC, certains le font en IGP. Mais rappelons que l'IGP, c'est avant tout un signe de qualité". Deuxième axe : des lots à 100 % dégustés. Troisième point : plus de lien avec les attentes des metteurs en marchés, pour leur proposer les produits en adéquation avec le marché. Et, enfin, la contractualisation sur trois ans. "Nous avons demandé la distillation pour 150 000 hectolitres sur le 07, 26 et 13 ; et 100 000 hectolitres sur le 84. Mais avec ces quatre pieds, nous n'avons pas besoin d'arrachage", justifie Jean-Claude Pellegrin. 

Magali Sagnes •

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Renouvellement des administrateurs

Frédéric Amourdedieu, nouvel administrateur stagiaire au sein de l'IGP Vaucluse.

© Crédit photo : MS

Lors de cette assemblée, les administrateurs suivants ont été renouvelés :

pour la coopération : Michel Arnoux, Sébastien Barneoud, Thierry Chardon et Max Gouirand ;

pour les vignerons indépendants : Éric Martin et Mathieu Lambert.

Entre au conseil d'administration en tant que stagiaire, Frédéric Amourdedieu, qui cultive 75 ha en cave particulière, à 80 % en IGP, et 25 ha qui sont apportés à la cave Valdèze.

 

Hauts de Provence Rhodanienne

L'engagement de la filière viticole est essentiel

Adrien Galmiche, chargé d'études à la SCP.

© Crédit photo : MS

Adrien Galmiche, de la Société du canal de Provence, a fait le point sur le dossier Hauts de Provence rhodanienne (HPR), qui concerne très largement la viticulture, production dominante à 65 % de la zone ciblée. Une étude menée entre 2016 et 2020 avait établi deux scenarii, reposant sur deux adducteurs : un à Bollène et l'autre au sud, à Grangeneuve. Le premier scenario, avec un coût évalué avant la crise énergétique entre 250 et 270 millions d'euros (M€), couvrirait 27 000 hectares dont 11 000 ha de surfaces nouvellement irriguées, avec une cote à 150 m NGF (par rapport au niveau de la mer) et une économie d'eau de 14 millions de mètres cubes (Mm3). Le deuxième est plus ambitieux, avec 30 500 ha couverts (dont 14 500 ha nouvellement irrigués) pour une cote allant jusqu'à 300 m NGF, et un coût de 300 à 350 M€.

L'État a donné son aval au projet à condition qu'il soit multi-usages (eau potable, industrie...), ce qui permettra également d'élargir l'assiette des participants au financement. La SCP a pour mission de réactualiser ces éléments, et notamment les postes d'économie énergétique, comme la mise en place de pompage-turbinage pour créer de l'électricité. Mi-juin, un comité de pilotage analysera les premiers résultats.

Lors de son intervention, Adrien Galmiche a insisté sur l'importance que les viticulteurs s'engagent pour que ce projet puisse voir le jour. Un ordre d'idée du coût potentiel de l'investissement pour les viticulteurs a été donné : de 4 000 à 5 000 €/ha, si la subvention atteint 80 %. Mais ces chiffres doivent être actualisés. "Le train ne passera pas deux fois", met en garde le président de la commission agricole du Département de Vaucluse, Christian Mounier. "Et l'eau est la seule façon de sécuriser la production." L'investissement doit être médité : si l'on veut gagner 5 hl/ha valorisé à plus ou moins 100 €/hl..., sans compter la valorisation d'une parcelle irriguée par rapport à des cailloux.

Magali Sagnes •

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