innovation
Transition agroécologique, numérique et bas carbone, quels enjeux pour la viticulture ? La société Magne tente de résoudre la délicate équation. Au Domaine du Bosc, à Montady, un symposium s'imposait.
Fin juin, à Montady, Jean-Claude Magne a rappelé que le groupe restait "en veille sur les évolutions", sollicité par les start-up de la robotique et du digital.
© Crédit photo : PhD
Entre avancées des outils numériques et bénéfices à la vigne, selon une stratégie de stockage du carbone dans les sols, Magne SAS envisage ce sujet comme "un facteur de performance de demain", selon Jean-Claude Magne. Positionnée sur l'accompagnement vers la HVE, Magne "accompagne l'évolutions de vos métiers depuis plus de 60 ans", a déclaré à l'assistance son P. -D.G., lors d'une table ronde pluridisciplinaire.
Dans un contexte de "pressions réglementaires, politiques et sociétales" qui pèsent sur la viticulture, "les aspects toxicologiques et environnementaux sont à prendre en compte", rappelle Gilles Alberthos, directeur commercial chez Magne. Renforcées par le Plan Écophyto, les contraintes frôlent la "surenchère" pour certaines coopératives aux cahiers des charges déjà adaptés (HVE, AB). Confrontés à "un niveau d'implication variable", les viticulteurs doivent aussi intégrer la vie des sols et la gestion de l'eau dans leurs pratiques, "pour accéder aux marchés".
Viticulteur dans le Gers, et expérimentateur en agroécologie viticole pour Biosphères, François Dargelos encourage à "reprendre les bases", comme une meilleure taille ou la couverture des sols, alertant sur la perte de matière organique et d'éléments minéraux, protecteurs de la vigne. "C'est la plante qui fait le sol", argue-t-il. Alors autant favoriser la couverture pour stocker l'eau et le carbone, afin de créer une porosité suffisante. "Entre un sol nu et paillé, il y a 10°C d'écart", relève le consultant, d'après un suivi de parcelles près de Sommières. Quant aux champignons et aux bactéries, vecteurs d'humidification et de libération des minéraux, ils restent plus que jamais les constituants d'un sol vivant. En outre, pour obtenir un ratio suffisant, 4 % de matière organique est nécessaire pour obtenir 20 % d'argile. Avec une moyenne établie à 1,2 %, "on en est tous très loin", reconnaît François Dargelos, qui a tout de même réussi à élever ce taux de 0,8 à 2,5 % de matière organique en 15 ans, sans irriguer.
Parmi la pléthore d'outils numériques d'aide à la décision ou à l'identification de maladies, du capteur de pilotage d'irrigation à la robotique très coûteuse, l'intelligence artificielle débarque pour optimiser sa pulvérisation, "au bon endroit, au bon moment". BASF et Bosch ont mis au point Xarvio Smartsprayer, un pilote pour traiter l'adventice au plus près plutôt que toute une parcelle. Baisse du risque de résistance au glyphosate, gain de temps et économie d'intrants sont permis grâce à un algorithme de mesures en temps réel. "Des caméras multispectrales et un processeur central enregistrent 10 000 données en une seconde", avance le responsable, Loïc Maujean. Le modèle rejoint la gamme de prédiction des maladies et de ciblage des adventices, tel "un résultat plutôt qu'un produit". Le service de protection des cultures, Healthy Fields (BASF), prévoit d'ailleurs une indemnisation pour tout produit non utilisé par hectare, soit 20 à 25 % restitués sur blé, le prix étant calculé en €/ha pour chaque parcelle sur une saison. La vigne suivra, après une phase d'essais en grandes cultures.
Humilité face aux nouvelles pratiques et patience restent de rigueur, car si les pratiques vont poursuivre leur évolution, "elles s'adressent encore à une cible plus étroite que l'agriculteur d'aujourd'hui". Avec des approches plus avancées en grandes cultures qu'à la vigne, "notre travail est de se projeter dans l'avenir", soutenu par des expertises développées en machinisme notamment, a souligné Jean-Claude Magne. "L'expertise d'aujourd'hui est plus large que celle des phytos et des traitements d'origine."
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