Monteux
Ancien du BTP, Ludwig Hauwelle mène avec succès, depuis six ans, une exploitation de plantes aromatiques, à Monteux. Des berlingots aux infusions, des sirops aux gelées de safran, des condiments aux hydrolats, on trouve de tout aux 'Douceurs du Comtat' !
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© Crédit photo : PN
Imaginez une 'baraque' de presque deux mètres, avec un grand sourire, et deux mains qui savent presque tout faire : vous aurez une première idée de Ludwig Hauwelle, exploitant agricole et créateur des 'Douceurs du Comtat', à Monteux, sur la route de Sarrians.
Comme un nombre croissant de jeunes exploitants agricoles, Ludwig Hauwelle a commencé dans un autre secteur professionnel, le bâtiment et les travaux publics. Fils d'un chef de chantier et d'une assistante de direction d'un grand groupe de vente de matériaux et d'outillage, il fait tout d'abord un CAP-BEP 'Hôtellerie', avant de s'engager dans une carrière dans les métiers du BTP : conducteur d'engin, puis coordinateur sécurité en région parisienne, avant d'enchaîner, à partir de 2007, en tant que poseur de lignes électriques dans le Vaucluse.
Mais s'il fait un joli parcours dans ces métiers, il a cependant envie d'autre chose : "J'ai toujours aimé les plantes, et ma mère m'a toujours dit que j'avais la main verte. Mon grand-père était ouvrier agricole. Mes parents avaient des chevaux, qu'ils gardaient dans un pré à côté de la maison. Même si on vivait à proximité d'un monde très urbanisé, j'ai grandi proche de la nature".
En 2009, un an après la naissance de son fils, il lui vient l'idée de planter du safran. "Je n'avais pas encore dans l'idée de devenir agriculteur. Je me disais qu'une belle parcelle de fleurs de Crocus sativus, cela ferait un bien précieux à léguer à mon fils plus tard". Il continue donc d'œuvrer dans le BTP, où il a évolué vers un travail de dessinateur graphique. Mais, en 2016, une réorganisation au niveau régional le prive de cet emploi. "Je me suis tout de suite dit qu'il fallait que je me lance dans un projet agricole, que c'était le bon moment pour faire cette bascule." Il sait déjà qu'il veut se spécialiser dans le secteur des plantes à parfum aromatiques et médicinales, notamment après avoir rencontré la famille Fra, sur le plateau de Sault. Alors, il retourne à l'école, pour faire un BPREA spécialisé sur la culture des PPAM, à Nyons.
Après une année de formation, il crée donc son exploitation, sur des terres familiales, entre Monteux et Serres. Une exploitation qu'il choisit de mener en agriculture biologique. "Je préfère travailler avec des plantes vigoureuses, qui s'adaptent au terroir et à ses conditions climatiques, plutôt que de les mettre sous perfusion de produits phytosanitaires."
Il dispose donc déjà une parcelle de 1 000 m² de safran, qui commence à donner. Il plante une parcelle de rose Gallica, dans le but d'en faire un sirop. L'année suivante, il décide de se lancer dans la culture de plantes pouvant générer des huiles essentielles : le géranium Rosat, la verveine, et la menthe Spitaca. "Mon idée, c'était aussi de pouvoir faire des berlingots avec ces huiles essentielles. J'avais rencontré Thierry Vial, de la confiserie du Mont Ventoux, à Carpentras, dont les méthodes de travail restées vraiment artisanales me convenaient parfaitement".
Après une année 2019 consacrée à la mise en place des modalités de commercialisation de ses produits, Ludwig Hauwelle poursuit l'élargissement de sa gamme de culture, en achetant une parcelle d'un demi-hectare, située au bord de ses terres actuelles. "J'y ai planté une autre variété de rose, la Centifolia, aussi appelée 'Rose de Grasse', destinée cette fois à la parfumerie." Et sa dernière plantation date de l'année 2021, avec le chanvre, dont il fait des infusions ou des macérats oléagineux.
Ces fleurs, fruits et plantes qu'il a cultivés avec amour, Ludwig en assure en grande partie aussi la transformation et le conditionnement. Gelées et confitures, gâteaux, macérats, plantes séchées : tout cela est fait sur place, hormis les berlingots, réalisés à Carpentras, et les distillations, faites à Apt, chez Véronique Agnel. "Mon expérience professionnelle dans le domaine du dessin graphique m'a appris à utiliser les logiciels de dessin et de mise en page : je fais donc toutes mes étiquettes moi-même. Et je suis à l'origine de la conception de mes packagings. Par exemple, j'ai eu l'idée - il y a quelques années - d'un bouchon de liège qui contiendrait un petit flacon de verre contenant du safran, ainsi protégé de la lumière comme des variations de température. Ensuite, j'ai cherché sur Internet jusqu'à ce que je trouve un maître-liégeur, dans les Landes, qui puisse me faire exactement ce que je souhaitais."
Et, en quelque sorte, c'est en grande partie par lui-même qu'il assure la commercialisation de ses pro- duits. D'abord par son site Internet, www.douceurs-du-comtat.fr, lequel comporte une e-boutique. "Ensuite, je participe toute l'année à différents événements sur lesquels je peux vendre mes confitures et gelées, berlingots, infusions, sirop, gâteaux... Il y a tout d'abord les événements estampillés 'Bienvenue à la ferme', les marchés de producteurs, les fêtes de terroir ou gastronomique et les marchés de Noël, un peu partout en France. Le plus éloigné, cette année, c'était à Wissembourg (Bas-Rhin), à la frontière allemande. Ça a été une très belle rencontre : nous avons découvert une très belle région, et nous avons à notre tour fait découvrir à ses habitants les produits de la Provence. Nous y avons testé aussi une nouvelle idée, une liqueur de verveine apéritive à 18°, très appréciée !"
Membre des Disciples d'Escoffier depuis juin 2022, Ludwig Hauwelle est aussi le fournisseur attitré de plusieurs tables gastronomiques du Vaucluse : 'Le 'Restaurant Sevin' et le 'Carré du Palais' à Avignon, la boutique 'Le Panier des chefs' du chef Sébastien Roux, à L'Isle-sur-la-Sorgue, entre autres. S'il n'envisage pas d'accroître sa surface de production, Ludwig ne manque pas d'idées nouvelles. "Je voudrais créer une boutique sur l'exploitation. Actuellement, les gens peuvent m'appeler, et je leur prépare une commande qu'ils viennent récupérer. Mais une boutique, c'est autre chose : on peut aussi y organiser des événements. C'est important d'être dans une dynamique, les rencontres avec ceux qui consomment et utilisent les productions de ma ferme m'apportent toujours beaucoup de choses."
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