Emilien Bonnet, président de la Fédération départemental ovine de Vaucluse, a remis symboliquement aux représentants de l’État les chiens de protection de troupeaux à l'issue de la dernière réunion du comité ‘loup’. ©FDO 84
La dernière réunion du comité ‘loup’ s’est tenue le 23 novembre à Rustrel, en présence des représentants de la DDPP, DDT, des chasseurs, de l'ONCFS, de l'ONF, du Cerpam, de l'EDE, de la FDO, des Chevriers du Vaucluse, de la FDSEA, de la Confédération Paysanne du Vaucluse, de la Coordination Rurale et du Modef. Au menu ? Le bilan des attaques de l'année en cours, les informations du réseau loup, les mesures de protection, le protocole loup et la communication.
« Depuis 2008, le loup est présent sur notre territoire1 et nous faisons le constat que les mesures développées et encouragées pour permettre la sauvegarde du pastoralisme sont inefficaces, inadaptées, contraignantes, chronophages et coûteuses » résumait Emilien Bonnet, président de la Fédération départemental ovine de Vaucluse, en remettant symboliquement aux représentants de l’État les chiens de protection de troupeaux à l'issue de cette réunion. Présents depuis 2008 en Vaucluse, en particulier sur les secteurs du Ventoux et des monts de Vaucluse, les loups seraient responsables en 2016 de la mort de 9 brebis d’après le rapport présenté par la Direction départementale du territoire. Les éleveurs eux, sont plus qu’inquiets de « la gestion chaotique de cette problématique par les différentes instances », rappelant une fois de plus qu’ils voient « les meutes de loups toujours plus nombreuses exercer une pression toujours plus importante sur leurs troupeaux ».
Instruction des dossiers retardée.
Côté administratif, « le paiement des aides 2015 n’a toujours pas été soldé », tandis que les dossiers 2016 « n’ont pas encore été instruits, les diverses instances se renvoient la responsabilité de ces retards », rappelait le président. La faute à un changement de logiciel permettant d'instruire les dossiers d'aide en faveur du pastoralisme qui retarde l'instruction des dossiers et le remboursement des frais engagés par les éleveurs pour la mise en place de ces mesures. « Nous perdons patience et certains d’entre nous ont leur trésorerie grevée de plusieurs milliers d'euros avancés pour mettre en place les moyens de protection préconisés : clôtures, salaires, chiens de protection. »
Par ailleurs, la mesure phare du dispositif de protection, le chien de protection, engendre des problématiques avec les autres acteurs du territoire (randonneurs, VTTistes, chasseurs…). « Certains éleveurs se voient refuser l'accès à des zones de pâturage à cause de la présence de ces chiens qui ont beaucoup été médiatisés, notamment à l'occasion de morsures sur des randonneurs dont les comportements à l'égard de ces chiens, sont inadaptés », résumait Emilien Bonnet.
Et tout cela s’ajoute aux surplus de travail demandé par la mise en place de mesures supplémentaires : « L'éleveur doit poser des panneaux prévenant de la présence de chiens de protection, panneaux qu'il doit ensuite déplacer à chaque changement de pâturage. Il doit également promener sur lui des prospectus, édités en plusieurs langues, afin de les distribuer aux randonneurs. Or, certains offices de tourisme refusent de distribuer ces prospectus, par crainte de voir les zones concernées désertées par les randonneurs apeurés ! »
Source : FDO 84
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