"En 2021 et après la crise Covid, la France dépense moins en alimentaire en général, et en bio en particulier, avec des usages bouleversés, que ce soit pour les courses ou la consommation. Les Français ont dépensé cinq milliards de moins pour leur alimentation", notaient en préambule de la conférence qui se déroulait cette année dans la Drôme, Loïc Guines, président de l'Agence bio, et Laure Verdeau, sa directrice. "Alors qu'à deux exceptions près, l'ensemble des marchés européens croît en bio, le marché bio français a perdu 68 millions d'euros (-0,5 %), incluant les achats de la restauration, conservant une part de marché de 6,63 % dans les courses alimentaires des Français. Le bio tousse après des années de croissance à deux chiffres", reconnaît le tandem. Pour autant, "l'enjeu n'est pas de savoir si la mode du bio est passée, mais plutôt quelle place nous, citoyens et consommateurs, nous voulons lui donner". Une question toujours d'actualité, alors que les chiffres de l'inflation en cette rentrée d'automne ne cessent de franchir de nouveaux paliers à la hausse.

Au-delà de cette inflation dont on ne connaît pas encore la date de fin, la filière française doit "accueillir les producteurs bio [qui arrivent actuellement sur le marché, ndlr] de la meilleure des façons". Les solutions pour l'Agence bio sont toutes trouvées : manger davantage de produits bio, cuisiner plus des produits bruts, acheter de saison, en vrac et en circuits courts. Car la France a bel et bien une place à défendre : elle est en effet devenue leader européen en agriculture biologique en 2021, avec 2,8 millions d'hectares qui lui sont consacrés. Le pays est également autosuffisant en lait, œufs, et pour la première fois en 2021, en grains bio.

PPAM et fruits à coque surfent toujours sur la vague

Côté production toutefois, le bio est toujours en forte augmentation, avec une hausse de plus de 9 % des surfaces au niveau national. Fin 2021, l'Agence bio compte plus de 13,4 % de fermes bio en France et 4,17 % de fermes sorties du bio (contre 4,02 % en 2020). "En outre, plus de la moitié des sorties du bio sont des départs à la retraite et non des agriculteurs qui renoncent à produire bio", précise l'institut. Fin 2021, l'Hexagone comptait ainsi 58 413 exploitations conduites en bio (13,41 % des exploitations françaises), pour 2,78 millions d'hectares (dont 584 617 ha en conversion), soit une part de la Surface agricole utile (SAU) de 10,34 % (9,49 % en 2020). À noter que des filières emblématiques, telles que les Plantes à parfum aromatiques et médicinales (PPAM) - comme la lavande et le lavandin - continuent leur développement en 2021 (+27 %/2020) ou encore les fruits à coque dont près de la moitié des surfaces est conduite en bio (+14 %/2020). En outre, la France est aussi le premier vignoble mondial de vignes bio en surface, en hausse significative de 16 % par rapport à 2020. Mieux : la barre des 20 % du vignoble conduits en bio a été dépassée en septembre 2021. Avec plus de 200 000 Équivalents temps plein générés, l'agriculture biologique est l'un des moteurs de la création d'emploi dans les territoires à toutes les étapes de la filière.

Dans ce cadre, la région Provence Alpes Côte d'Azur compte 4 915 exploitations (+9,7% par rapport à 2020) pour 162 870 ha certifiés (+10 %) et 43 813 ha (+12 %) en conversion. Ainsi, avec 206 682 ha au total (+10,5 %), la part du bio dans la SAU régionale est désormais de 35,8 %, la production étant commercialisée par 2 706 entreprises de l'aval (9 % des entreprises régionales).

Par département (voir carte), le Vaucluse est au 8^e rang national en matière de producteurs, au 7^e rang au regard de la SAU totale (30,1 % de la SAU départementale). Les Bouches-du-Rhône occupent la 11^e place au regard du nombre de producteurs et le 3^e rang (40,3 %) pour la SAU totale. Et le Var occupe la 1^re place en matière de SAU totale, avec 42,7 % de sa surface départementale conduite en bio, et avec 985 exploitations conduites en bio (19e rang).