Julien Aubert, député de la 5e circonscription, souhaite faire bouger les lignes afin que la filière lavande soit intégrée à l’article 38 du 'Reach', lequel liste un certain nombre d’exceptions à l’application de cette réglementation. (© DR)
Lundi 15 novembre, Julien Aubert, député de 5e circonscription de Vaucluse, a rencontré une dizaine de représentants du monde agricole et de la filière lavande. Parmi eux, Georgia Lambertin, présidente de la Chambre d’agriculture, Magali Malavard, de la FDSEA, Francis Vidal, de la Commanderie de la lavande, et Lionel Fra, lavandiculteur. À l'occasion de cette rencontre, le député vauclusien a expliqué avoir déposé auprès de l’Assemblée nationale, début novembre, un projet de résolution européenne. Celle-ci vise à faire reconnaître l’huile essentielle de lavande comme étant non pas un produit chimique, mais un produit agricole, donc non soumis à la réglementation 'Reach'. Cette dernière oblige en effet à des démarches administratives, et surtout à des analyses extrêmement coûteuses, qui, comme l’a dit sans ambages Georgia Lambertin, "pourraient mettre la filière dans de telles difficultés qu’elle pourrait tout simplement disparaître". L’esprit de cette demande s’appuie sur le fait que, dans la classification internationale des produits cosmétique (Inci), l’huile essentielle de lavande est reconnue comme un produit agricole et non chimique.
"Le problème", explique Julien Aubert – qui est allé à trois reprises à la rencontre des techniciens de la commission européenne à ce sujet – "c’est que dans l’immense meule de foin du 'Reach', la filière lavande est une minuscule aiguille. Je n’ai pas rencontré d’hostilité de la part des gens de l’Europe ; mais le train du 'Reach' s’est mis en marche, et avant qu’il n’écrase les lavandiculteurs, il nous faut le faire dérailler !".
L’idée du député est simple : faire voter l’Assemblée nationale favorablement sur son projet de délibération d’ici la fin de la session parlementaire, en décembre. Ainsi, en janvier, quand la France prendra pour six mois la présidence de l’Europe, et qu’elle sera le maître des calendriers de délibération, il pourrait être possible d’obtenir que la filière lavande soit intégrée à l’article 38 du 'Reach', lequel liste un certain nombre d’exceptions à l’application de cette réglementation.
"Comment pouvons-nous faire pour appuyer votre démarche ?" a demandé Georgia Lambertin. "Fin août, nous avons emmené le préfet de Vaucluse, Bertrand Gaume, visiter l’exploitation de Magali Malavard1. Il nous a fait la proposition d’activer un comité de suivi sur cette question, intégrant les professionnels de la filière et les représentants des ministères concernés, à savoir écologie, travail, économie, agriculture et santé. Est-ce que cette approche technique pourrait compléter votre approche politique avec ce projet de résolution ?"
Le député de la 5e circonscription a immédiatement confirmé que cette approche technique avec les ministères devait effectivement s’imbriquer au plus près du vote de l’Assemblée. "Et puis, il faut faire du "ramdam", faire un courrier à tous les parlementaires, venant de la filière PPAM, mais aussi des Chambres d’agriculture concernées par la filière." Si l’inquiétude reste prégnante au sein de la filière, un espoir subsiste de voir ces deux démarches conjointes parvenir, si ce n’est à faire dérailler le train du 'Reach', du moins à le faire légèrement dévier de parcours pour sauver la lavandiculture.
Pierre Nicolas, CLP
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