Vaucluse 10/03/2023
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La Gaillarde

Labels et rosés pour tirer son épingle du jeu

Le caveau Saint Jean dorénavant rénové, la cave coopérative La Gaillarde de Valréas poursuit sa course vers l'avenir. Au menu : la Haute valeur environnementale et le rosé, pour doper la commercialisation.

Régis Duc, président de la cave coopérative La Gaillarde, Perrine Duvey, technicienne, et Thierry Bonnet, son directeur.

© Crédit photo : ML

Foudroyante. Voilà un qualificatif qui correspond bien à 2021 quand on observe les chiffres de la récolte de la cave coopérative La Gaillarde à Valréas. Mardi 28 février, son président, Régis Duc, annonçait effectivement le chiffre. Avec environ 58 500 hectolitres bruts, volume complémentaire individuel (VCI) compris, la diminution par rapport à la récolte précédente affiche presque les 21 % et place l'année en tête des moins bonnes récoltes depuis 2015.

"Nous avions pensé que la commercialisation se ferait plus facilement, puisque les volumes étaient supposés plus faibles partout à cause du gel. Mais, finalement, la baisse générale des côtes-du-rhône s'est révélée très légère, ce qui ne nous a pas permis de mieux étalonner le tout", note Thierry Bonnet, directeur de la cave. Si les blancs et les rosés s'en sont assez bien sortis, les rouges ont eu plus de difficultés.

Parallèlement, la récolte 2022 s'avère plus abondante, sans pour autant que cela ne touche toutes les appellations. Ce sont effectivement 76 144 hl brut qui ont cette fois été apportés par les coopérateurs, dont 2 850 hl en VCI, soit un bond de 30 % par rapport à 2021. "Nous avons donc remonté nos stocks, déjà relativement élevés à cause de ces trois années de Covid qui ne nous ont en rien épargnés, alors que nous faisons déjà face à la déconsommation, et que les campagnes publicitaires de la santé publique nous sont clairement défavorables", dénonce Thierry Bonnet.

Les dirigeants restent toutefois con- fiants : les stocks actuels ne sont pas non plus exceptionnellement hauts, malgré la grosse récolte, et la commercialisation est bien lancée sur les blancs, ainsi que les rosés, en IGP comme en côtes-du-rhône.

Vinification et stratégie à réadapter

Ce qui caractérise principalement la dernière récolte, c'est sa vendange longue, accompagnée de plusieurs jours de fermeture de la cave. Après avoir fait le point sur la cuverie disponible, entre celle de stockage et celle d'écoulage, Thierry Bonnet explique : "Les fermetures ne sont pas liées aux points de stockage, mais à la capacité des cuves de fermentation. En réalité, le problème vient du fait que, maintenant, vous êtes parfois tous à maturité en même temps. Sauf qu'à l'origine, la cave est prévue pour une vinification par terroir".

La méthode actuelle de calcul des apports n'étant de fait plus pertinente, le directeur a annoncé qu'elle serait réadaptée en conséquence. Mais ce point spécifique se couple à un autre : la spécialisation en rosé. "Ça marche et c'est ce que le marché demande, mais ça remplit aussi de la cuverie. Avec les blancs, ça a mobilisé 22 000 hectolitres, alors nécessairement, on ne peut plus accueillir autant de rouge", ajoute Thierry Bonnet.

La vinification est également plus longue, afin de coller aux exigences de qualité et, sur cela, pas question de faire marche arrière, annonce Régis Duc : "Il n'y a pas de solution miracle à ce jour. Il n'y a pas de marché pour des vinifications faites en trois jours, et je pense que ce n'est pas le moment de réaliser de gros investissements sur la cuverie".

L'autre particularité réside dans le pourcentage élevé de raisin de faible coloration, 31 % cette année. N'étant plus possible de valoriser en côtes-du-rhône rouge ce type de volumes, la cave s'équipe à nouveau. "Vu que les quantités sont un peu importantes, nous avons décidé de renforcer l'atelier de pressurage direct, afin de valoriser au maximum ces raisins en rosé", affirme le directeur. Mais pour quel rosé ?

S'ouvrir aux perspectives d'avenir

En effet, l'équipe voit dans le marché des côtes-du-rhône un développement assez limité. Ainsi, l'envie va-t-elle plutôt vers l'IGP Méditerranée, et en Haute valeur environnementale (HVE) qui plus est, "puisque le marché des IGP va avec ce label aujourd'hui". Pas question d'arracher des vignes donc, juste de les valoriser autrement.

"Nous allons maintenir nos encouragements, pour vous inciter à aller vers les vins sous labels. Nous avons été précurseurs à l'époque. Mais aujourd'hui, nous sommes en retard face à des caves qui font 70 % à 100 % de leurs volumes en HVE", exprime Régis Duc. Pour le président, plus aucun doute : il faut aller vers les labels pour répondre à une demande des distributeurs, certes ; mais aussi parce que l'engagement environnemental paye.

De plus en plus, les démarches des caves sont effectivement scrutées de toute part, ne serait-ce que par l'Union des vignerons des Côtes du Rhône - dont la directrice s'est déplacée afin de faire part de la stratégie d'avenir mise en place1 - qui, en l'occurrence, leur achète de gros volumes de raisins.

La commercialisation des rouges en conventionnel étant elle-même à la traîne, tout porte à croire que la HVE devienne rapidement une démarche obligatoire, annonce Régis Duc. "Il faut être conscient de l'omniprésence du critère de qualité", ajoute-t-il.

Tout beau, tout neuf, le caveau trace sa route

S'il y a une chose de certaine dans ce contexte difficile, c'est bien l'impact positif de la réfection du caveau Saint Jean. Oui, l'investissement était notable. Mais, depuis 1988, à part quelques coups de peinture, rien n'y avait encore été fait. "N'ayez aucun regret d'avoir investi dans votre caveau, d'autant qu'il fonctionne bien, voire de mieux en mieux ! Malgré la conjoncture actuelle, il était indispensable de le faire", assure le président.

D'autant plus que le chiffre d'affaires augmente. "L'important est que les comptes soient équilibrés. Votre caveau est en train de réussir sa mutation, entre l'élimination de la vente au détail, et cette augmentation de 24 % de la vente de bouteilles", confirme Thierry Bonnet. Une bonne opération qui confirme, sans mal, la volonté d'aller vers la qualité, et sur tous les aspects ! 

Manon Lallemand •

Vigilance de mise face à la recrudescence de flavescence dorée

Si le projet de traitement contre la flavescence est encore en discussion, les vignerons doivent s'attendre à deux traitements sur une grande partie du territoire...

© Crédit photo : DR

Avant de clôturer l'assemblée générale, Perrine Duvey, technicienne qui accompagne la cave, a pris le temps d'alerter les vignerons sur la recrudescence de flavescence dorée qui touche l'Enclave. Le lundi 27 février, elle participait effectivement à la réunion organisée par la Draaf et la Fredon Paca, pour faire le bilan du secteur. Outre les gros problèmes de transmission des résultats des pièges - seulement 18 sur les 40 posés -, une forte présence de cicadelles a été notée sur le secteur du nouveau foyer du Vallon Saint-Pierre. De plus, une forte pression, couplée à une importante présence de cicadelles, a été repérée sur les communes limitrophes (Montbrison, Rousset et Saint-Pantaléon). Si la prospection doit être accentuée, en particulier sur Valréas, elle insiste sur le fait que chaque pied doit être signalé : "Il ne faut pas être honteux d'avoir un pied atteint, ça ne veut pas toujours dire que le traitement a mal été effectué. Mais il faut impérativement signaler ces pieds, et non pas les arracher sans prévenir, car nous devons porter une attention particulière à chaque secteur". Un coopérateur également présent au bilan effectué la veille, prend la parole, à la fois inquiet et déterminé. "À l'avenir, il ne s'agira plus d'essayer de faire disparaître la flavescence, mais de vivre avec, sans en avoir chez soi", affirme-t-il fermement face à l'assemblée. Pour cela, préventif et curatif seront nécessaires. Le projet de traitement est encore en discussion, mais l'ensemble de l'Enclave doit se préparer à traiter de façon sérieuse pour contenir la propagation.

Perrine Duvey rappelle également certaines modifications quant à la classification CMR1 ou 2 de certains produits phytosanitaires, ainsi que le calendrier des démarches à venir. La technicienne reste disponible auprès des coopérateurs afin de poursuivre son accompagnement.

Manon Lallemand •

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