Le vendredi 5 février, à la salle des fêtes de Sarrians, se tiendra le 72e congrès de la FDSEA de Vaucluse. ©MS
Depuis quelques années, la tendance locavore semble prendre racine du côté des consommateurs. Ils demandent et redemandent des produits locaux et de saison, mais cette tendance profite-t-elle à la production française ? « Manger local, ce n’est pas seulement via les circuits courts et la vente directe », souligne Gérard Roche de la FDSEA84. « Nous devons chercher des solutions pour mieux vendre nos produits sur l’ensemble des réseaux : les enseignes de la distribution, la restauration hors domicile… Et tout d’abord, nous devons reconquérir notre marché régional. Nous devons trouver des solutions nouvelles, pour vendre des produits à l’identité provençale. » Ainsi, pour participer à la table ronde qu’elle organise à l’occasion de son congrès, la FDSEA de Vaucluse a invité Pierre Lammert, président de l’interprofession des fruits et légumes d’Alsace, a apporté son témoignage. Structure unique en France, cette interprofession régionale rassemble l’ensemble de la filière : producteurs, distributeurs et intermédiaires. Elle met en avant un produit local, identifié par un visuel rouge, ou vert pour le bio. Ce logo garantit origine et qualité, et a permis de créer une dynamique en poussant le consommateur à jouer la carte Alsace.
Des initiatives, mais pas de démarche régionale.
« Des initiatives ont déjà été lancées dans la région, telles celle d’Auchan, dont les magasins s’approvisionnent pour partie en direct auprès des producteurs locaux. Mais il n’y a pas de démarche globale », poursuit Gérard Roche. Le 5 février, Jean-Louis Ragris et Didier Ambriollo, responsables de la plate-forme d’achats d’Auchan, la Scofel, apporteront également leur point de vue, en tant que distributeur. Un représentant de l’Union des négociants expéditeurs exportateurs de Provence devrait également être là.
Parmi les autres initiatives locales, qui ont été lancées ces dernières années, on peut la mise en place de la marque ‘Savourez le Vaucluse’, par le Conseil départemental, « mais il faut aller plus loin ! Je savourerais bien la Provence », poursuit Gérard Roche, qui précise que Bénédicte Martin et Christian Mounier, président des commissions agricoles du Conseil régional et départemental apporteront également leur pierre aux échanges qui se feront à Sarrians. Jean-François Lovisolo, président de l’Association des Maires de Vaucluse sera également présent, ainsi qu’un représentant de Coop de France Alpes Méditerranée.
« Commençons avec des produits frais, facilement identifiables. Avec les fruits et légumes, d’une part nous avons une large gamme à proposer, et d’autre part la proximité sera tout de suite payante. Quand on sait que 75% des kilos carbone des fruits et légumes sont dus au transport, renouer avec l’approvisionnement local du marché régional reprend tout son sens », analyse Gérard Roche. La FDSEA de Vaucluse souhaiterait s’engager sur une démarche similaire à celle lancée en Bretagne. Jean-René Menier de la FRSEA Bretagne pourra ainsi détailler, lors de ce prochain congrès, le véritable plan de bataille mis en place entre la FRSEA, les JA et la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne. Ils ont créé un groupe de travail « Manger français », et décliné des opérations de communication, en direction du grand public, de la restauration hors domicile, et de la grande distribution. Appuyé par un logo, qui reprend l’hexagone et le drapeau tricolore, il rappelle l’intérêt de favoriser l’origine française pour : les emplois, l’environnement, la traçabilité, la qualité, et tout cela à un prix raisonnable. Ce projet intègre, au-delà de la communication, la notion d’organisation de la filière, notamment en termes logistiques et d’approvisionnement.
Cette table ronde sera conclue par Henri Brichart, vice-président de la FNSEA, et président de FranceAgriMer. Henri Brichart est éleveur, associé en Gaec en Thiérache dans l’Aisne, sur une exploitation de 225 hectares, produisant du lait, des vaches allaitantes, des ovins et des céréales. Il est également président du comité de coordination des associations spécialisées et vice-président du Copa (Comité des organisations professionnelles agricoles de l'Union européenne). Il fut dans le passé président de la Fédération nationale des producteurs de lait et de l’interprofession laitière pendant dix ans, et est aujourd’hui au sein de la FNSEA en charge des dossiers européens.
Magali Sagnes
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