Bénédicte Martin, entourée du personnel de Pichotdrive et quelques producteurs du drive, porte les volontés régionales en termes d’alimentation et de consommation locale. (© ML)
L’histoire du Pichotdrive (pichot comme petit en provençal) est celle d’une reconversion professionnelle. Il y a maintenant un an, entre deux vagues de Covid et en plein troisième confinement, Clothilde et Guillaume Brodard ouvraient leur drive à Morières-lès-Avignon. Alors que la tendance du marché penche fortement du côté du retour au local – pour une meilleure connaissance de l’origine, un lien direct avec le territoire et le producteur –, la création de la petite structure tombe à pic. "C’est parti d’une envie de rendre pratique la consommation locale, en proposant une offre complète de produits, pour les gens qui n’ont pas le temps ou l’envie de faire le tour de tous les producteurs pour s’approvisionner de façon plus responsable", explique Guillaume, président de la société. Une offre pratique et écologique avec une part de local conséquente, pour environ 50 % des produits. Il y a du bio, mais pas que, et la possibilité d’acheter en vrac dès que c’est possible : "Près d’un tiers des références est disponible en vrac, pour près de 1 000 produits". Le consommateur peut ensuite ramener les contenants consignés lors de sa prochaine commande. "Il y a un enjeu sur le vrac. La crise sanitaire a fait chuter de près de 30 % les ventes. C’est à la mode et pourtant il y a une baisse de fréquentation, notamment à cause des risques d’hygiène", ajoute Guillaume Brodard. Mais avec sa femme, Clothilde, ils ont pensé à tout en prévoyant dans leurs locaux un espace de conditionnement tout à fait sécurisé sur ce point : "C’était important de rassurer les gens sur la sécurité sanitaire".
Celle-ci se fait en ligne, sur le site internet de Pichotdrive. Deux options sont possibles : drive, comme son nom l’indique, ainsi qu’en livraison. Mais attention, pas n’importe quel type de livraison ! Ici, elle se fait à vélo-cargo, équipé d’une assistance électrique, grâce à 'La route tourne' sur Avignon, Villeneuve, Les Angles, Le Pontet et Montfavet. "On peut récupérer une commande chez Pichotdrive, et passer par un fleuriste pour une autre livraison. Ça nous permet d’être rentables et d’avancer dans la volonté de prendre de plus en plus de place dans la chaîne logistique locale", explique Raphael Trouiller, fondateur de 'La roue tourne'. Une importance réelle pour Pichotdrive, qui souhaite faciliter l’accès à la consommation locale. Ainsi, la logistique de livraison s’inscrit-elle, elle aussi, dans la logique initiale.
En visite à Morières pour découvrir ce petit drive aux grandes ambitions, Bénédicte Martin, vice-présidente de la Région Sud en charge de l’alimentation et l’agriculture, en a profité pour réaffirmer les volontés de grande région pour l’avenir : "On a une diversité de productions qui nous permet d’avoir un poids. Du liquide au solide, il y a tout un panel qui fait qu’on a la capacité de répondre à cet enjeu de relocalisation de la production et de la consommation". Également présente pour la découverte de l’autoproclamé "premier drive écolocal d’Avignon", Georgia Lambertin rappelait, elle aussi, son soutien à ce type d’initiative privée venant compléter celles proposées par la Chambre d’agriculture, avec ses drives fermiers 'Bienvenue à la ferme' notamment.
Bénédicte Martin pointe "un déficit d’approvisionnement local dans les magasins, avec seulement 2 % en grande distribution" et rappelle l’intérêt, pour la région, de valoriser le local. "Cela se greffe à la mise en avant des démarches allant vers le bio et la Haute valeur environnementale, ainsi que nos nombreux signes de qualité qui ont toute leur importance pour organiser la commercialisation", souligne-t-elle. En rendant visite à Pichotdrive, structure "symptomatique de ce qui se passe à travers la société", la vice-présidente met un point d’honneur à valoriser "un service pour consommer local sans s’arracher les cheveux, avec une logistique urbaine parfaitement intégrée".
Il s'agit pour la région de fournir au niveau local tout en continuant à rayonner, mais aussi d'être "proche des circuits courts et directs tout en restant une région exportatrice est une force". C'est d’ailleurs la stratégie adoptée en Paca pour la promotion de la production agricole, et mise en avant tout au long du Salon international de l’agriculture. "Nous sommes fiers de nos agriculteurs. L’agriloving sera notre façon de prendre le contrepied de l’agribashing ambiant", ajoute Bénédicte Martin.
Après un an d’ouverture, le profil des clients n’est pas celui qui était attendu à la base, Guillaume Brodard l’admet : "On s’était dit que notre cible, à deux pas d’Agroparc, c’était plutôt les jeunes actifs, les CLP+. Finalement, avec la crise et le télétravail, nous avons des retraités, des familles, des gens qui ont été séduits par la livraison à vélo, le local, le zéro déchet ou encore l’aspect local. D’autres découvrent le vrac avec nous". Prochain objectif pour le couple et son équipe, Maimouna et Shana en alternance, et Marie-Alix en stage ? Recruter de nouveaux clients pour véritablement devenir incontournable sur Avignon et augmenter le plus possible le nombre de références en produits locaux. "Si l’expérience est concluante ici, pourquoi ne pas développer le concept sur Orange ou Carpentras, avec des produits encore plus locaux pour chaque zone ?", se prend à rêver Guillaume. L’aventure ne fait que commencer !
Manon Lallemand
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