Les élus et administratifs de la Chambre d’agriculture de Vaucluse : Olivier Jacquet, Brigitte Amourdedieu, André Bernard, Christian Gély, Bernard Mille, Pascal Lenne, André Serri, Sophie Vache, et Pierre Saysset, directeur de la FRVI..
La conférence de presse de rentrée de la Chambre d’agriculture de Vaucluse s’est déroulée, cette année, en deux temps. Tout d’abord, une première partie « visite de terrain », sur le domaine expérimental de la Chambre d’agriculture de Piolenc1. L’occasion pour André Bernard, président de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, de rappeler que « la profession agricole travaille à répondre aux attentes de la société, quant à la réduction des produits phytosanitaires », citant les nombreux essais menés sur ce sujet au domaine expérimental de Piolenc.
Reste que cette rentrée 2018 vient une nouvelle fois rappeler que de nombreux défis sont posés, mais aussi relevés par les agriculteurs. Et ces derniers mois ne dérogent pas à la règle ! En effet, l’année a été exceptionnellement difficile, avec quatre calamités en l’espace de 16 mois : le gel en avril puis la sècheresse en 2017, puis les pluies du printemps et la canicule d’août, en 2018. Conséquence ? Une tension économique forte dans la plupart des filières « car tout cela agit sur la qualité et les rendements », notait André Bernard. « Nous avons besoin de faire progresser les évolutions agro-météorologiques », estime le président de la Chambre qui travaille « à une meilleure synergie entre les deux structures que sont le Cirame et de l’Ardepi, afin d’améliorer l’aide à la décision pour les agriculteurs, dans un contexte d’évolution vers l’agriculture numérique ».
Sur le dossier emblématique de l’eau, le Vaucluse est en situation atypique : exceptionnelle cette année, il n’y a pas eu d’arrêté sécheresse. Ailleurs en France, des agriculteurs constatent partout que le dérèglement climatique provoque des assecs et des désastres. « Or, un paysan – qui veut créer un bassin de rétention pour stocker de l’eau – est montré du doigt, alors qu’un citoyen est loué pour ce geste écologique », note André Bernard qui en appelle « à la prise de conscience de la société et à la responsabilité des médias. En Vaucluse, on est habitué aux situations de sécheresse, même si l’on se retrouve encore démunis, face à certains événements climatiques comme le gel ou la grêle ».
Pertes de récolte et moral en berne.
« Notre dernière réunion de la Confédération générale de l’agriculture (ndlr : qui rassemble les représentants des principales OPA, à l’initiative de la FDSEA) a permis de sensibiliser le nouveau préfet aux questions agricoles du département » rappelle Sophie Vache, présidente de la FDSEA 84, et vice-présidente de la Chambre d’agriculture. Une commission d’expertise a en particulier été demandée sur les cerises pour déclencher un dossier calamités, pour la 2e année consécutive, et ceci, après une année d’attaques désastreuses de Drosophila suzukii. « Ce ravageur a eu un développement exponentiel », observe Bernard Mille, 1er secrétaire-adjoint de la CA 84. « Il est devenu incontrôlable et a causé d’importants dégâts, en particulier sur les cerises tardives. »
« Quel avenir pour la filière ? » interroge pour sa part Georgia Lambertin, vice-présidente de la Chambre, annonçant par ailleurs que « l’AOP ‘Cerises de France’ s’inscrivait dans l’appel à manifestation d’intérêt. L’heure est à la construction d’un plan de relance ». « Pour la filière cerises, une enveloppe de 2,4 millions d’euros a été demandée, soit 20% des dégâts estimés » annonce Brigitte Amourdedieu, membre du bureau de la CA 84.
Mais la cerise n’est pas la seule filière impactée cette année : la filière viticole devrait déplorer environ 20% de perte de récolte. Quant à la filière céréalière, les pertes sont de l’ordre de 50% ! La moisson a été catastrophique, et un plan de relance pour le blé dur est d’ailleurs à l’étude. Le maraîchage n’a pas été épargné, les pluies ayant souvent empêché d’entrer dans les parcelles pour traiter.
« Avec les aléas climatiques, nous sommes inquiets. D’autant plus avec le dossier préoccupant de la fiscalité » s’inquiète Sophie Vache. L’État, dans son projet de loi de Finances, envisage en effet de supprimer des exonérations dont bénéficiaient les employeurs agricoles depuis 1985. Le TO/DE, ce dispositif de soutien à l’emploi portait en particulier sur l’allègement des cotisations patronales pour les travailleurs occasionnels. Or, le Vaucluse, avec 33 millions d’euros (le double des aides de la PAC), est le 2e département français à en bénéficier. « La France est le pays européen où le travail coûte le plus cher. Ces exonérations nous permettent d’être compétitifs sur le marché international. La suppression de la TO/DE risque de coûter à l’employeur, aux alentours de 200 € par salarié et par mois » évalue Bernard Mille. Les filières arboricoles et maraîchages en pâtiront. « Ce sera aussi un frein à l’installation en bio, et pour les jeunes exploitants », poursuit Sophie Vache. « Cela pourra se traduire par un affaiblissement des installations et une hausse des importations de produits bio, de moindre qualité » complétait Christian Gély, en charge du volet ‘Recherche’ à la Chambre régionale. D’autant que les espoirs nés des EGA ont été pour le moins douchés… « Les discussions pour les EGA reprennent ce mercredi (12 septembre, ndlr). Pour l'instant, nous sommes déçus des résultats par rapport au temps que nous avons investi. Il est primordial que les résultats soient au bénéfice de l'agriculture et non pas des contraintes supplémentaires » concluait André Bernard.
Cécile Poulain
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